Dépenses de santé : les actifs paient plus que les retraités en proportion de leurs revenus information fournie par Boursorama avec Media Services 28/08/2025 à 09:46
"Les taux d'effort les plus extrêmes" pour la santé "sont acquittés par des ménages souvent modestes, parfois retraités, parfois en affection de longue durée", souligne la Drees.
Les actifs en emploi utilisent une plus grande part de leurs revenus pour leur dépenses de santé que les retraités, à cause des cotisations et taxes qu'ils paient sur leurs rémunérations pour financer l'assurance maladie obligatoire, selon des chiffres publiés jeudi 28 août par la Drees, la direction statistique des ministères sociaux. Cette tendance se renforce avec la progression des revenus des foyers.
Selon ces chiffres, en 2019, les dépenses pour soins de santé (reste à charge, primes versées aux complémentaires santé, cotisations sociales maladie, CSG et taxes finançant l'assurance maladie obligatoire) représentaient en moyenne 15% du revenu des actifs très modestes en emploi, contre 14% pour les retraités très modestes.
Mais cet écart entre actifs et retraités s'accentue au fur et à mesure que les revenus progressent : chez les actifs en emploi très aisés, le taux d'effort moyen pour la santé atteint les 18%, alors qu'il n'est plus que de 11% pour les retraités très aisés.
Une charge encore plus lourde pour les ménages modestes
La Drees note par ailleurs une nette sur-représentation des ménages modestes dans les 1% de ménages qui font le plus gros effort financier pour leur santé : ils dépensent en moyenne 34% de leurs revenus pour leur santé (contre 15% pour l'ensemble des ménages), acquittant notamment un reste à charge moyen de 2.400 euros par an.
"Les taux d'effort les plus extrêmes" pour la santé "sont acquittés par des ménages souvent modestes, parfois retraités, parfois en affection de longue durée (ALD) et ayant peu recours à la complémentaire santé solidaire", souligne ainsi la Drees.
Ces ménages "sont en général confrontés à des dépenses de santé élevées mal couvertes , notamment en dentaire, ou ont des revenus faibles dans lesquels primes et reste à charge prennent un poids important", selon la direction statistique.
Les calculs de la Drees portent sur l'année 2019, avant l'entrée en vigueur du 100% santé qui a pour but un reste à charge nul pour un ensemble d'équipements audio dentaires et optiques.
Mais malgré l'entrée en vigueur de la réforme, les restes à charge "pourraient néanmoins se maintenir à un niveau élevé" pour les 1% de ménages dépensant le plus, selon des travaux en cours, "le recours aux équipements couverts à 100% n'étant pas systématique".