Déficit public : revenir sous la barre des 3% en 2027 est "impossible" dans la "situation politique actuelle", selon le rapporteur général du budget
information fournie par Boursorama avec Media Services 10/09/2024 à 10:04

"Quelle majorité peut se dégager pour une politique de redressement des finances publiques", s'est interrogé Charles de Courson, alors que les efforts à produire sont "complètement démesurés".

Charles de Courson à Paris, le 8 juin 2023. ( AFP / LUDOVIC MARIN )

Ramener le déficit public français sous la barre des 3% du PIB d'ici 2027 est "impossible" dans la "situation politique actuelle" au vu des efforts "démesurés" que cela demande, a jugé mardi le rapporteur général du budget, Charles de Courson

"Je pense que dans la situation politique actuelle, il est impossible de revenir aux 3%, qui est notre engagement en 2027", a expliqué sur RMC/BFMTV Charles de Courson, jugeant que " les efforts sont complètement démesurés au regard de la composition de l'Assemblée nationale" .

Lundi, le ministre démissionnaire de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire, a encore assuré que la France pouvait tenir son objectif d'un déficit public à 5,1% du PIB en 2024 et 3% en 2027.

110 milliards d'économies

Et ce alors que le déficit pourrait atteindre 6,2% en 2025 si sa politique restait inchangée, selon une note du Trésor public datée de juillet, qui souligne qu'un retour dès 2027 du déficit sous 3% comme prévu dans la trajectoire pluriannuelle des finances publiques transmise par la France à Bruxelles au printemps, "supposerait de réaliser environ 110 milliards d'économies d'ici à 2027" .

Si Charles de Courson juge ces économies "techniquement possibles", il s'est interrogé : "Quelle majorité peut se dégager pour une politique de redressement des finances publiques ?"

"Mais la dominante doit être l'économie sur la dépense" même si "on n'échappera pas à quelques mesures sur les recettes" , a-t-il par ailleurs estimé.

Parmi les économies qu'il qualifie de "justes", il cite la "concentration" de l'apprentissage sur les formations antérieures à Bac+4 ou Bac+5 ou encore l'alignement des jours de carence entre privé et public. Côté recettes, il évoque un "consensus" sur le principe d'une taxation des rachats d'actions effectués par les entreprises.