Début du procès d'un jeune homme accusé d'avoir tué Anaïs M., 18 ans
information fournie par AFP 22/10/2025 à 11:25

Le procès d'un jeune homme de 23 ans, accusé d'avoir tué Anaïs M. après un différend lié au paiement d'un acte sexuel tarifé, s'ouvre mercredi devant la cour d'assises du Val-de-Marne ( AFP / LOIC VENANCE )

Le procès d'un jeune homme accusé d'avoir tué Anaïs M. après un différend lié au paiement d'un acte sexuel tarifé, s'est ouvert mercredi devant la cour d'assises du Val-de-Marne, quatre ans après la découverte de son corps sur un trottoir de banlieue parisienne.

Lilian M., âgé de 23 ans aujourd'hui, a pris place dans le box vitré, vêtu d'une chemise blanche portée sous un pull, les cheveux châtain clair relevés en chignon.

Tout au long de l'enquête, il a reconnu avoir frappé et tué la victime en l'étranglant au Plessis-Trévise (Val-de-Marne) où il résidait, mais a nié tout caractère intentionnel.

Dans la nuit du 9 au 10 mai 2021, Anaïs M. s'était rendue dans cette ville de la banlieue sud-est de Paris après avoir été contactée par le jeune homme, âgé à l'époque de 18 ans, via une petite annonce par laquelle elle se prostituait sur Wannonce, site régulièrement cité dans des affaires de proxénétisme.

Originaire de Dunkerque (Nord), la jeune fille de 18 ans séjourne alors régulièrement en région parisienne avec celui qui se présente comme son petit ami, détaille l'ordonnance de mise en accusation qu'a pu consulter l'AFP.

Au cours de l'enquête, ce dernier assurera qu'elle exerçait depuis environ deux ans une activité d'escort à Paris. Deux amies confirmeront que la jeune fille se prostituait.

Lorsqu'Anaïs M. retrouve l'accusé au domicile de ses grands-parents, ce dernier est alcoolisé.

Tous deux descendent dans un parking souterrain. Après un début d'acte sexuel finalement interrompu, Lilian M. refuse de payer les 100 euros qu'il doit à la jeune fille, et n'en propose que la moitié.

Celle-ci proteste, il la frappe. Elle tombe par terre, il la relève en l'étranglant avec son bras droit et lui obstrue la bouche avec la main gauche.

Alors qu'il comprend qu'elle est décédée, il reste une dizaine de minutes à côté d'elle sans tenter de la ranimer, bien qu'il soit titulaire d'un brevet de secourisme.

Le 10 mai, au petit matin, une livreuse de journaux découvre le corps de la victime, robe légère remontée à la taille, sur un trottoir de la ville voisine de Pontault-Combault (Seine-et-Marne). Là où l'accusé l'a déposée, après avoir tenté de la brûler "peut-être (avec) le souhait inconscient de dissimuler", dira-t-il plus tard.

Parti en cavale, il sera interpellé le 14 mai au domicile de sa tante en région parisienne, avant d'être mis en examen et placé en détention provisoire.

Quatre ans plus tard, le père, la mère, la grand-mère et le demi-frère d'Anaïs M. "n'attendent rien, leur vie est terminée, c'est l'horreur absolue", a indiqué à l'AFP Me Fabien Arakelian, leur avocat.

L'accusé "assume pleinement ses responsabilités" dans ce "drame" mais conteste "l'intention de tuer", assure son avocat Me Julien Dubs à l'AFP, pour qui Lilian M. n'a "pas du tout le profil" d'un meurtrier.

Une expertise psychiatrique a relevé que ce dernier, sans pathologie psychiatrique particulière, souffrait d'un "handicap émotionnel" et présentait une "dangerosité criminologique".

Le verdict est attendu vendredi.