"Deal fiscal" : Édouard Philippe propose de réduire de 50 milliards d'euros par an les impôts et les aides pour les entreprises
information fournie par Boursorama avec Media Services 06/11/2025 à 09:03

"Notre pays a besoin d'un choc de simplification et d'un pacte de confiance entre l'État et les entreprises", a tranché l'ancien Premier ministre.

Édouard Philippe à Paris, le 10 octobre 2025. ( AFP / LUDOVIC MARIN )

"250 milliards pour un quinquennat". L'ancien Premier ministre et candiat à l'élection présidentielle 2027, Édouard Philippe souhaite proposer "une nouvelle politique économique de prospérité" dont le premier pilier sera "un deal fiscal d'une ampleur inédite" avec les entreprises. Il s'agirait de baisser les impôts de production de 50 milliards d'euros par an, et de supprimer la somme en aide aux entreprises.

"Je commencerai par un deal fiscal avec nos entreprises d'une ampleur inédite", écrit jeudi l'ancien Premier ministre sur le réseau social professionnel LinkedIn, qui détaille "un deal à 50 milliards d'euros de baisse d'impôts d'un côté et de baisse de dépenses de l'autre. 250 milliards pour un quinquennat" . Un engagement "scellé pour cinq ans et (qui) sera un pilier du pacte pluriannuel de stabilité fiscale et réglementaire que je veux garantir aux entreprises. Avec une philosophie simple. Pour les entreprises: produire plus pour gagner plus. Pour l'État : aider moins pour dépenser moins", a-t-il développé.

"Notre pays a besoin d'un choc de simplification et d'un pacte de confiance entre l'État et les entreprises", insiste le président d'Horizons qui "assume totalement la politique de l'offre quand elle n'est pas la politique des chèques".

Cette proposition intervient sur fond de débats budgétaires très incertains à l'Assemblée, qui a voté des hausses d'impôts en première lecture.

"Je n'ai pas envie de rentrer dans le commentaire du débat budgétaire, qui n'est d'ailleurs pas clos et dont je ne sais même pas comment il se terminera", a expliqué Édouard Philippe à l' AFP .

"Délire fiscal"

"En revanche, je pense qu'il est indispensable, compte-tenu du délire fiscal auquel on assiste, de l'augmentation vertigineuse d'impôts, de redonner une perspective aux entrepreneurs, aux chefs d'entreprises, tous ceux qui sont concernés par l'activité de production. Et, au sein de ceux-là, avec peut-être encore plus d'intensité à tous ceux qui s'intéressent aux questions d'industrie", a-t-il poursuivi.

Certains impôts de production "peuvent être coupés parce qu'ils sont directement dirigés contre la production. Dès lors qu'ils frappent l'entreprise avant même qu'elle ait gagné le premier sou, ils sont objectivement un frein à l'investissement et au fonctionnement de l'entreprise. Et c'est particulièrement vrai s'agissant de l'industrie où il y a plus d'investissements et plus de main-d'œuvre", a argumenté Édouard Philippe, sans détailler les dispositifs -impôts ou aides- ciblés.

Avec une baisse équivalente des aides aux entreprises aujourd'hui "saupoudrées, complexes, incompréhensibles" , ce pacte sera "à impact budgétaire neutre pour l'État". Mais "son impact sera positif" pour les entreprises "parce qu'on leur enlève un frein à la compétitivité extrêmement important", a-t-il insisté.

Les impôts de production comprennent notamment la Cotisation foncière des entreprises (CFE), la Contribution sociale de solidarité des société (C3S), la taxe sur le foncier bâti ou encore la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).