Croissance : le FMI met en garde contre les effets de la crise politique en France
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/10/2025 à 15:52

Le FMI prévoit une croissance de tout juste 0,7% pour la France en 2025. Une moyenne en dessous la zone euro qui s'élève à 1,2%. ( AFP / MANDEL NGAN )

"La difficulté à mettre en place un budget et à tracer une trajectoire budgétaire, tout cela a un impact sur les décisions d'investissement et la confiance des ménages" selon Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du FMI.

La dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024 a laissé un goût amer en France. "L'incertitude politique, la difficulté à mettre en place un budget et à tracer une trajectoire budgétaire, tout cela a un impact sur les décisions d'investissement et la confiance des ménages. Les ménages français et les entreprises sont dans une position très attentiste, ce qui contribue à dégrader la croissance ", a pointé Pierre-Olivier Gourinchas, lors d'un entretien accordé à l'AFP.

Le Fonds monétaire international (FMI) a publié ce mardi ses prévisions de croissance qui restent très sombres pour la France, avec tout juste 0,7% attendu cette année , avant une très légère amélioration à 0,9% en 2026, ce qui reste en-deçà de la moyenne de la zone euro (1,2% et 1,1% respectivement).

Une progression qui est "insuffisante si l'on souhaite régler par la croissance les problèmes de finances publiques", a prévenu le chef-économiste du Fonds.

Dès lors un effort doit être réalisé et "de notre point de vue, cela doit être sur la partie dépenses plutôt que la partie recettes", avec des mesures "graduelles et acceptées" en évitant les "mesures d'austérité qui pourraient venir tuer la croissance".

Objectif : maintenir un déficit à 5% du PIB

Mais, a insisté le chef économiste du FMI Gourinchas, "le pays acceptera plus facilement l'effort à faire s'il est partagé par tous. La question de la justice fiscale est tout à fait légitime".

Néanmoins, compte tenu "l'ordre de grandeur en jeu (...), il va falloir se poser la question du niveau de dépenses globales, en particulier des systèmes de financement de la protection sociale", a prévenu Pierre-Olivier Gourinchas.

Le président français Emmanuel Macron a reconduit dimanche 12 octobre au poste de Premier ministre Sébastien Lecornu, qui a assuré que la priorité était de "donner un budget à la France d'ici la fin de l'année".

L'objectif affiché des deux projets de loi de finances, de l'Etat et de la Sécurité sociale, est de garder le déficit sous les 5% du PIB, contre 5,4% en 2024, au lieu de 4,7% initialement prévu , afin de disposer d'une marge de négociation avec les oppositions.

Mais le nouveau gouvernement pourrait avoir une durée de vie limitée alors que les groupes LFI et RN ont d'ores et déjà déposé des motions de censure.