Crise France-Italie sur l'immigration : le gouvernement tente de calmer le jeu... sans nier les divergences information fournie par Boursorama avec Media Services 05/05/2023 à 15:28
Gérald Darmanin a provoqué l'indignation à Rome en déclarant que le gouvernement de Giorgia Meloni était "incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue".
Le gouvernement français tente de calmer le jeu avec l'Italie, sans nier les différences, après la crise déclenchée la veille par les critiques du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin contre la politique migratoire de la Première ministre d'extrême droite Giorgia Meloni.
"Il n'y a eu aucune volonté du ministre de l'Intérieur d'ostraciser l'Italie d'aucune manière que ce soit et je rassure les Italiens qui nous regardent", a expliqué le porte-parole du gouvernement Olivier Véran sur le plateau de Cnews , souhaitant "ne pas en faire une histoire politique".
Jeudi, Gérald Darmanin avait déclaré que Giorgia Meloni était "incapable de régler les problèmes migratoires sur lesquels elle a été élue".
Aussitôt, le chef de la diplomatie italienne Antonio Tajani, qui était attendu jeudi soir à Paris pour une rencontre avec son homologue Catherine Colonna, avait annulé sa venue, jugeant de tels propos "inacceptables".
Attal espère vite passer à autre chose
"On continue de travailler avec les Italiens", a affirmé Olivier Véran. "Les Italiens, on discute, ils adorent la politique, mais ils assument les choix qu'ils ont faits et ils veulent qu'on les laisse assumer leurs choix", a-t-il expliqué, "et ça tombe bien parce qu'on n'a pas l'intention de faire autrement".
"Je pense que très vite cet incident sera derrière nous, parce que la France a trop besoin de l'Italie et l'Italie a trop besoin de la France sur tous les sujets, et singulièrement sur la question de l'immigration", a abondé le ministre du Budget Gabriel Attal sur RMC/BFMTV .
Plus nuancé, le ministre des Transports Clément Beaune a donné "raison sur le plan politique" à Gérald Darmanin qui a rappelé "ce qu'est l'extrême droite partout, en Italie comme ailleurs, qui fait beaucoup de promesses et règle peu de problèmes".
Sur la question migratoire, a-t-il estimé sur la radio Europe 1 , "il n'y a pas de solution qui n'est pas européenne". "On voit bien qu'à chaque fois qu'il y a une tentation de cavalier seul, quel que soit le pays, ça ne fonctionne pas", a-t-il estimé.
Jeudi, la ministre des Affaires étrangères Catherine Colonna avait tenté d'apaiser la situation, en rappelant le "respect mutuel" présidant à la relation franco-italienne. Elle a espéré "pouvoir accueillir prochainement à Paris" M. Tajani, mais celui-ci a fait savoir vendredi qu'il exigeait des excuses de Gérald Darmanin.