Crise des carburants : "On minimise la colère des salariés et on se retrouve dans cette situation", fustige Philippe Martinez
"On n'a pas pris au sérieux cette grève. C'est le problème dans ce pays. On minimise la colère des salariés, et on se retrouve dans cette situation", a déploré le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez ce lundi 17 octobre sur France Inter.
Après trois semaines de conflit, le gouvernement estime désormais que le retour à la normale dans les stations-service mettra "du temps", alors que la grève a été reconduite dans les dépôts et raffineries de TotalEnergies. Ce lundi 17 octobre sur France Inter, le secrétaire général de la CGT Philippe Martinez a fustigé le gouvernement. "On n'a pas pris au sérieux cette grève. C'est le problème dans ce pays. On minimise la colère des salariés et on se retrouve dans cette situation", a-t-il déploré.
"On a perdu beaucoup de temps pour sortir de ce conflit. Le gouvernement a minimisé l'impact de la grève, le nombre de grévistes", a avancé Philippe Martinez. Selon lui, "la distribution de carburants est mal faite, on devrait imaginer quelque chose pour les services d'urgence". "Il a fallu trois semaines pour qu'on ouvre des négociations. Pourquoi, s'il y a si peu de grévistes, on ne prend pas des non-grévistes pour faire tourner les raffineries ?", s'est interrogé le patron de la CGT, Philippe Martinez, estimant qu'il y a "70 à 80% de grévistes dans les raffineries, ça veut dire plusieurs milliers de personnes."
Les réquisitions, "une entrave au droit de grève"
La veille, la Première ministre Elisabeth Borne a brandi la menace de nouvelles réquisitions. "Nous pensons que les réquisitions sont une entrave au droit de grève", lui a-t-il répondu. Quant à l'accord conclu chez TotalEnergies sur des augmentations salariales avec deux syndicats majoritaires, la CFDT et la CFE-CGC, Philippe Martinez en a déduit qu'"apparemment une majorité de salariés ne sont pas d'accord avec cette signature, sinon la grève s'arrêterait", a-t-il poursuivi sur France Inter.
"Pourquoi le gouvernement n'a jamais évoqué l'augmentation générale des salaires, par exemple de l'augmentation du SMIC ? Quand il y a un problème, on ne fait pas semblant qu'il n'existe pas", a ajouté le patron de la CGT.