Corse: la tension à son paroxysme entre les nationalistes et l’État information fournie par Le Point 09/03/2021 à 14:11
Les images ont marqué les esprits sur l'île. Une vingtaine de jeunes nationalistes, expulsés manu militari de la préfecture d'Ajaccio (Corse-du-Sud), témoignant devant les caméras, le visage ensanglanté pour certains, le corps recouvert d'hématomes pour d'autres. Quelques dizaines de minutes plus tôt, ce 22 février, ces militants avaient pénétré dans l'enceinte du Palais Lantivy pour déployer deux banderoles sur la façade de la préfecture, demandant le transfert en Corse d'Alain Ferrandi et de Pierre Alessandri. Incarcérés sur le continent depuis 1999, ces deux hommes ont été condamnés en 2003 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat du préfet Claude Érignac, le 6 février 1998 à Ajaccio. Cet événement aurait pu être un énième épisode dans la longue série d'actions des nationalistes visant à revendiquer le rapprochement sur l'île de ces deux « prisonniers politiques » qui ont purgé leur peine de sûreté de l'autre côté de la mer.
Cette fois-ci, l'affaire a pris une tout autre tournure. Cette action coup de poing illustre en réalité la cristallisation des tensions entre l'État et les dirigeants nationalistes de la Collectivité de Corse (CdC), en campagne pour les prochaines élections territoriales de juin.
« Le préfet doit franchir les limites de notre pays »
Le point de non-retour est atteint quelques jours plus tard dans l'hémicycle de l'Assemblée de Corse.
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