COP29-Les tensions commerciales assombrissent l'agenda des négociations information fournie par Reuters 08/11/2024 à 17:21
La Chine a inscrit des discussions commerciales à l'ordre du jour du sommet mondial sur le climat (COP29) qui débute lundi en Azerbaïdjan, montre un document des Nations unies, ce qui pourrait perturber le début des discussions.
Le projet de programme, publié vendredi, inclut une proposition chinoise, précédemment rapportée par Reuters, concernant la taxe carbone aux frontières de l'Union européenne (UE) et d'autres "mesures commerciales restrictives" qui, selon Pékin, nuisent aux pays en développement.
La COP29 se tiendra du 11 au 22 novembre dans la capitale azerbaïdjanaise, Bakou, avec pour objectif de parvenir à un accord solide sur un nouvel objectif de financement de la lutte contre le dérèglement climatique ou une augmentation du nombre de contributeurs.
Les délégués à la conférence doivent adopter par consensus l'ordre du jour et ce sera leur première tâche lorsque les négociations qui débuteront lundi prochain.
Selon certains diplomates, l'UE devrait s'opposer à la proposition chinoise, qui a été soumise au nom du bloc BASIC, qui comprend également le Brésil, l'Inde et l'Afrique du Sud.
Si l'ordre du jour n'est pas approuvé, le début des négociations pourrait être retardé, ce qui réduirait le temps disponible pour la mission principale de la réunion.
"Nous en parlerons sans relâche", a déclaré à Reuters Dion George, ministre sud-africain de l'Environnement.
Selon Dion George, les pays du groupe BASIC considèrent les négociations de la COP29 comme le bon forum pour discuter des politiques commerciales liées au climat, y compris la taxe carbone aux frontières de l'UE.
Les pays BASIC ont vivement critiqué la taxe carbone aux frontières de l'UE, qui vise à taxer, à partir de 2026, les émissions de CO2 liées aux importations d'acier et de ciment, entre autres.
"Nous sommes mécontents de cette politique et nous ne pensons pas qu'elle soit bonne pour notre économie", a déclaré Dion George, ajoutant que l'Afrique du Sud et la Chine avaient des "conversations intenses" avec Bruxelles.
Un porte-parole de la Commission européenne s'est refusé à tout commentaire.
L'UE a déjà déclaré que les différends commerciaux devaient être traités par l'Organisation mondiale du commerce (OMC).
Un négociateur européen a dit à Reuters qu'il avait "toujours été interdit" de discuter de mesures commerciales telles que les taxes carbone aux frontières lors des sommets des Nations unies sur le climat.
Ce négociateur s'est dit préoccupé par le fait que la proposition du groupe BASIC visait à entraver les progrès dans les discussions de la COP29 sur les réductions d'émissions de CO2 et leur financement.
(Reportage Kate Abnett à Bruxelles et Tim Cocks à Johannesburg ; version française Diana Mandiá, édité par Kate Entringer)