Confrontation entre Russie et Occidentaux au Conseil de sécurité de l'Onu
information fournie par Reuters 22/09/2025 à 18:49

par John Irish et Tom Balmforth

Des pays membres de l'Otan ont accusé lundi, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'Onu, la Russie d'avoir violé l'espace aérien de l'alliance en Estonie et en Pologne en prenant le risque de déclencher un conflit armé.

"Vos actions imprudentes risquent de provoquer une confrontation armée directe entre l'Otan et la Russie. Notre alliance est défensive, mais ne vous faites pas d'illusions : nous sommes prêts à défendre le ciel et le territoire de l'Otan", a déclaré la ministre britannique des Affaires étrangères, Yvette Cooper.

"Si nous devons affronter des avions opérant dans l'espace de l'Otan sans autorisation, nous le ferons", a-t-elle ajouté.

L'Estonie a dénoncé vendredi le viol de son espace aérien par trois MiG-31 russes, une incursion considérée par les dirigeants occidentaux comme un moyen de tester l'état de préparation et la détermination de l'Otan.

L'incident s'est produit un peu plus d'une semaine après que plus de 20 drones russes ont pénétré dans l'espace aérien polonais, ce qui a incité les avions de l'Otan à en abattre certains.

Les membres de l'Alliance, qui doivent se réunir mardi pour étudier la réponse à apporter, avaient demandé une réunion en urgence du Conseil de sécurité des Nations unies.

Plusieurs autres représentants occidentaux ont fait écho aux accusations d'Yvette Cooper, à l'image de la cheffe de la politique étrangère de l'UE, l'Estonienne Kaja Kallas, qui a estimé que la répétition de tels incidents n'était pas le fait du hasard.

Tout juste nommé à ce poste, le nouvel ambassadeur des États-Unis auprès de l'Onu, Michael Waltz, a invité Moscou à désamorcer les tensions au lieu de les exacerber.

"Je tiens à saisir cette première occasion pour souligner que les États-Unis et leurs alliés défendront chaque centimètre du territoire de l'Otan", a-t-il dit.

Le représentant permanent adjoint de la Russie auprès des Nations unies, Dmitri Polianski, a pour sa part accusé les pays européens de lancer des accusations sans preuves.

"Nous ne participerons pas à ce théâtre de l'absurde", a-t-il dit. "Lorsque vous déciderez d'entamer une discussion sérieuse sur la sécurité européenne, sur le destin de notre continent commun, sur la manière de rendre ce continent prospère et sûr pour tous, nous serons prêts", a-t-il ajouté.

(Reportage de John Irish et Tom Balmforth, rédigé par Howard Goller ; version française Tangi Salaün, édité par Kate Entringer)