Comment gérer ses mauvais placements ? information fournie par Café de la Bourse 15/08/2025 à 08:56
Investir, c'est accepter une part d'incertitude et de risques sur les résultats à venir. Même avec une stratégie réfléchie, il arrive que certains placements déçoivent, se déprécient ou ne correspondent plus à vos objectifs .
Face à un mauvais placement ou à un investissement en difficulté, la tentation peut être grande de réagir dans la précipitation et sous le coup de l'émotion comme l'ignorer complètement en espérant un retournement de situation. Pourtant, c'est précisément dans ces moments que vous devez faire preuve de lucidité, de rigueur, de méthode et d'objectivité.
Gérer un mauvais placement ne signifie pas seulement encaisser une perte. Cela suppose d'en comprendre les causes, d'évaluer les alternatives et parfois même d'en tirer des bénéfices indirects. Analyse de la situation objective, prise en compte du coût d'opportunité, révision de votre stratégie d'investissement ou optimisation fiscale sont autant d'étapes qui peuvent transformer un mauvais placement en une opportunité d'amélioration pour la suite.
Analyser la situation objectivement
Analyser objectivement un mauvais placement est une étape importante pour reprendre le contrôle de la situation. Cela permet d'identifier les raisons réelles de la contre-performance. S'agit-il d'un repli temporaire lié au marché, d'un choix d'investissement mal adapté à votre profil d'investisseur dès le départ ou d'une dégradation durable des perspectives dudit placement ?
Cette analyse devrait vous permettre de déterminer ce que vous devez faire de ce mauvais placement en vous aidant à évaluer si une amélioration est possible ou si une sortie de position s'impose. Il est tout aussi important de tenir compte de sa situation personnelle : un besoin urgent de liquidités ou un changement dans votre profil d'investisseur peut justifier une réorientation de votre stratégie d'investissement et rendre un placement mauvais à un instant t.
Prendre en considération le coût d'opportunité
Le coût d'opportunité dans le domaine de l'investissement correspond à ce que vous perdez en choisissant une option plutôt qu'une autre. Dans le cas d'un mauvais placement, il s'agit de l'argent « immobilisé » qui pourrait potentiellement produire de meilleurs rendements ailleurs. Dit autrement, c'est le manque à gagner lié à une meilleure opportunité que vous n'avez pas saisie parce que vos fonds étaient bloqués. Prendre en compte ce coût d'opportunité revient donc à se demander : mon argent est-il mieux utilisé ici… ou ailleurs ?
Même si la vente d'un mauvais placement entraîne une perte, celle-ci peut être compensée à terme par un réinvestissement plus pertinent. Rester dans un mauvais placement a donc aussi un coût, souvent invisible, mais bien réel. En intégrant cette notion dans votre réflexion, vous ne vous focalisez plus uniquement sur la perte passée, mais sur le potentiel futur rendement d'un autre investissement.
Réévaluer sa stratégie d'investissement
Réévaluer votre stratégie d'investissement vous permet de considérer votre mauvais placement dans un contexte plus large. Ce n'est pas seulement ce placement qui pose problème, mais peut-être l'ensemble de votre approche qui mérite d'être repensée.
Posez-vous les bonnes questions : votre portefeuille est-il bien diversifié ? Avez-vous pris trop de risques sans vous en rendre compte ? Vos objectifs et votre situation personnelle sont-ils toujours les mêmes qu'au moment de votre investissement initial ?
En prenant du recul, vous pouvez identifier des déséquilibres ou des choix incohérents, et ainsi ajuster votre stratégie pour éviter de reproduire les mêmes erreurs. Cela peut aussi vous aider à décider si vous devez conserver le placement, le vendre ou le remplacer par un actif plus adapté.
Optimiser fiscalement ses pertes
Optimiser fiscalement ses pertes consiste à tirer parti d'un mauvais placement pour réduire votre imposition globale, plutôt que de subir la perte sans avantage. En France, il est possible de déduire les pertes réalisées de ses gains, ce qui peut alléger votre fiscalité.
Par exemple, si vous vendez une action en perte sur un compte-titres ordinaire, cette perte peut être déduite de vos plus-values mobilières pendant dix années suivantes. Cela permet de payer moins d'impôts sur d'éventuels gains futurs.
En revanche, dans une enveloppe comme le PEA (Plan d'Épargne en Actions), les pertes ne sont pas fiscalement récupérables. Il est donc parfois plus stratégique de vendre un placement perdant dans un compte-titres ordinaire, pour ensuite réinvestir dans un PEA, et ainsi combiner optimisation fiscale et cadre avantageux pour l'avenir.
Dans le cadre d'une assurance-vie, il n'est pas possible de compenser fiscalement des pertes, mais vous pouvez effectuer des arbitrages internes pour réorienter vos placements sans sortir des avantages fiscaux du contrat.
Utiliser intelligemment ces règles vous permet de limiter l'impact financier global d'un mauvais placement, et parfois même de transformer une perte en une opportunité de réduire vos impôts ou de mieux répartir vos fonds.