Claire cherche à optimiser sa fiscalité information fournie par Le Particulier 09/03/2025 à 09:00
Sommaire:
- La situation de Claire et sa fiscalité
- Claire va investir en outre-mer avec le Girardin industriel
- Claire songe à financer la production cinématographique mais renonce aux Sofica
- Investir dans une PME, la troisième option de Claire pour diversifier son patrimoine
La situation de Claire et sa fiscalité
Claire est DRH chez un éditeur de logiciel de recrutement (ATS) en pleine croissance. Elle perçoit une rémunération annuelle brute s’élevant à 120.000 euros (soit 7.800 euros net mensuels). Pour se constituer un capital en vue de la retraite, elle verse 500 euros par mois sur un contrat d’assurance-vie et 400 euros sur un plan d’épargne retraite. Célibataire et sans enfant, Claire est imposée au taux marginal d’imposition de 44%. Après déduction des versements volontaires sur son PER, elle paie encore 32.166 euros d’impôts sur le revenu. Elle veut réduire ce montant tout en investissant dans l’économie réelle.
Parmi les dispositifs d’optimisation fiscale existants, Claire s’intéresse plus particulièrement au Girardin industriel et au Sofica. Ils permettent de bénéficier d’une défiscalisation supérieure au plafond de 10.000 euros d’avantages fiscaux annuels. Claire souhaite aussi investir dans des Fonds Communs de Placement dans l’Innovation (FCPI) et des Fonds d’Investissement de Proximité (FIP). Mais les avantages fiscaux de ces dispositifs ne sont pas cumulables. Claire doit choisir la combinaison la plus intéressante, lui permettant à la fois de réduire son impôt sur le revenu et de diversifier ses placements.
Quels sont les avantages fiscaux concernés par le plafonnement des niches fiscales?
Plusieurs dispositifs de défiscalisation sont plafonnés à 10.000 euros par an et par foyer fiscal, notamment:
· Le crédit d’impôt frais de garde des jeunes enfants,
· Le crédit d’impôt emploi d’un salarié à domicile,
· La réduction d’impôt investissement locatif intermédiaire (Pinel),
· Les investissements forestiers,
· La réduction d’impôt Loc’Avantages.
Claire va investir en outre-mer avec le Girardin industriel
Le Girardin industriel bénéficie d’un plafonnement fiscal spécifique de 18.000 euros. Il incite les particuliers français à placer leur argent dans des entreprises des départements d’outre-mer «exerçant une activité agricole ou une activité industrielle, commerciale ou artisanale», précise le Code des impôts . C’est un dispositif de défiscalisation à fonds perdu, c’est-à-dire sans récupération du capital. Il n’offre pas de rendement annuel ni plus-value à la revente. Le gain est uniquement fiscal. Ainsi, les investisseurs bénéficient d’une réduction d’impôt au titre de l’année en cours (dite «one-shot») avec une rentabilité comprise entre 110% et 115%. Par exemple: pour 10.000 euros investis, vous obtenez une réduction d’impôts de 11.000 euros l’année suivante.
Le plafond du Girardin industriel varie ensuite selon qu’il est:
- Sans agrément fiscal (de plein droit) . Dans ce cas, seuls 44% de la réduction d’impôt sont pris en compte dans le plafonnement des niches fiscales. Cela signifie qu’avec un plafond global de 18.000 euros, il est possible d’obtenir une réduction d’impôt pouvant aller jusqu’à 909 euros (18.000 / 44%).
- Avec agrément fiscal . Dans ce cas, seulement 34% de la réduction d’impôt sont pris en compte pour le calcul du plafond fiscal. Ainsi, avec un plafond de 18.000 euros, la réduction d’impôt peut atteindre 941 euros (18.000 / 34%).
Claire choisit d’investir 20.000 euros dans un Girardin industriel de plein droit. Elle va «récupérer» 22.000 euros en réduction d’impôt: 20.000 x (110%). Sur ce montant, seulement 44% sont pris en compte pour le plafonnement des niches fiscales, soit 9680 euros (22.000 x 44%). Claire dispose encore d’une marge de 8.320 euros avant d’atteindre le plafonnement de 18.000 euros.
Claire songe à financer la production cinématographique mais renonce aux Sofica
Passionnée de 7e art, Claire s’intéresse aux réductions d’impôts liées aux sociétés pour le financement de l’industrie cinématographique et audiovisuelle. Les Sofica ont été créées en 1985 pour valoriser «la diversité et l’indépendance de la création française» , selon le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).
Les sofica, ça sert à quoi?
Les Sofica ont permis de financer des films comme La plus précieuse des marchandises, de Michel Hazanavicius, En fanfare, d’Emmanuel Courcol, ou encore la série Cat’s Eyes, précise le Centre . Vous pouvez retrouver la liste de celles agréés par l’Etat sur le site du CNC.
Claire réfléchit à investir 15.000 euros dans une Sofica consacrant 10% de ses investissements à la réalisation de documentaires, d’œuvres de fiction ou d’animation. Dans ce cas, sa réduction d’impôts s’élève à 48% du montant investi, contre 30% ou 36% pour d’autres types de Sofica. Claire peut alors bénéficier d’une nouvelle réduction d’impôt de 7200 euros (15.000 x 48%), tout en restant encore en-deçà du plafonnement fiscal de 18.000 euros (7200 + 9680 = 16.880 euros). Cependant, la DRH commence à penser à un retour sur investissement. Elle aimerait pouvoir récupérer une partie de son capital assorti d’intérêts, dans les années à venir. Pour cette raison, elle renonce au Sofica et s’intéresse à une troisième alternative pouvant réduire son imposition et lui rapporter de l’argent.
Les Sofica, un dispositif intéressant mais contraignant
Claire sait que les Sofica affichent des rendements faibles voire nuls. En outre, pour bénéficier de la réduction d’impôt sur le revenu elle doit conserver ses parts pendant au moins cinq années. Les contraintes pesant sur les Sofica étant importantes, le législateur a prévu un autre avantage fiscal. En cas de moins-value à l’issue de la période d’investissement, il est possible de les déduire de plus-values réalisées sur d’autres investissements en valeurs mobilières.
Investir dans une PME, la troisième option de Claire pour diversifier son patrimoine
La combinaison des dispositifs Girardin industriel et Sofica peut premettre à Claire de réaliser une belle économie d’impôts. Toutefois, elle ne lui offre aucun rendement par la suite. C’est pourquoi Claire compte entrer au capital d’entreprises non cotées en Bourse. Le private-equity permet aussi de bénéficier d’une réduction d’impôt égale à 18% des sommes investies, mais cette fois il est possible d’en attendre un retour sur investissement. Claire se renseigne: selon une étude France Invest, le private-equity surperforme les autres classes d’actifs, avec un rendement net global de 13,3% en moyenne par an, contre 10,7% pour le CAC 40.
La réduction d’impôt dans les PME n’est pas compatible avec celle des Sofica. Claire préfère donc investir 15.000 euros dans des parts de PME. Ce faisant, elle va bénéficier d’une réduction de 2700 euros. Cette économie se cumule avec celle du Girardin industriel et porte la somme à 24.700 euros. La réduction d’impôt est moindre qu’en investissant outre-mer et dans le cinéma mais Claire peut espérer récupérer l’argent investi dans les PME et même en tirer profit d’ici quelques années.
Une optimisation fiscale réussie
En plaçant 35.000 euros, Claire a réduit la pression fiscale de 24.700 euros, tout en investissant à hauteur de 15.000 euros. L’année prochaine, avec les économies fiscales réalisées, elle placera 14.000 euros sur son contrat d’assurance-vie et investira à nouveau 10.000 euros en Girardin industriel.