"Choc inflationniste" : pour la BCE, le "combat" est en passe d'être gagné
information fournie par Boursorama avec Media Services 22/05/2025 à 18:04

Le Banque centrale européenne affiche toutefois davantage d'inquiétudes concernant la bataille des droits de douane menée par l'administration Trump.

( AFP / DANIEL ROLAND )

L'incendie est-il éteint? Selon le compte-rendu de sa réunion publié jeudi 22 mai, la Banque centrale européenne (BCE) considère que le combat contre l'inflation élevée est en passe d'être gagné, justifiant une nouvelle baisse des taux en dépit des incertitudes liés aux droits de douane américains.

Lors de cette réunion, certains banquiers centraux ont exprimé une "confiance accrue dans le retour de l'inflation vers la cible à moyen terme", fixée à 2%, concluant que le "combat contre choc inflationniste touchait à sa fin", selon le document.

La BCE a réduit en avril son taux de dépôt, qui fait référence, de 25 points de base, à 2,25 %, tout en retirant de sa communication l'engagement à maintenir une politique de taux "restrictive" qui freine l'économie. Dans ce contexte, les gardiens de l'euro se sont montrés plus inquiets d'un impact des hausses de droits de douane américains sur la croissance économique que sur les prix. "Les tensions tarifaires ne semblaient pas s'accompagner des effets inflationnistes que de nombreux membres avaient précédemment associés à un tel événement, du moins pas à court ou moyen terme", souligne le compte-rendu.

Constatant que "les forces désinflationnistes étaient susceptibles de dominer à court terme" tandis que "les perspectives de croissance s'étaient assombries", le Conseil des gouverneurs a estimé qu'une baisse de 25 points de base "permettrait de contrer les risques importants pesant sur la croissance (...) sans risquer d'alimenter l'inflation à plus long terme".

Nouvelle baisse dans les tuyaux

Certains responsables de la BCE avaient même plaidé pour une baisse plus marquée de 50 points de base. L'inflation a stagné à 2,2% en avril dans la zone euro et elle est désormais susceptible de tomber sous la barre des 2% beaucoup plus tôt que prévu par la BCE, a commenté jeudi Carsten Brzeski de la banque ING, selon lequel l'institut de Francfort dispose d'une marge de manœuvre supplémentaire pour continuer à baisser ses taux. La BCE se réunira le 6 juin prochain et les observateurs s'attendent à une nouvelle baisse de 0,25 point des taux directeurs.