Chèques-vacances, tickets-restaurant : les Français fortement attachés à leurs "avantages salariés"
information fournie par Boursorama avec Media Services 17/12/2025 à 09:24

Une enquête publiée par l'Ifop aborde la perception de ces dispositifs prisés des salariés.

La fin de l'utilisation des derniers titres-restaurant au format papier est prévue pour février 2027 (illustration) ( AFP / PHILIPPE HUGUEN )

Tickets-restaurant, chèques-vacances, chèques-cadeaux... Les salariés français sont attachés à ces avantages, qui jouent un rôle protecteur pour leur pouvoir d'achat mais ne bénéficient pas aux plus fragiles, montre une enquête commandée par la Fondation Jean-Jaurès à l'Ifop.

Publiée mercredi 17 décembre, cette enquête intitulée "Touche pas à mes avantages salariés" se penche sur la perception de ces avantages, qui se sont développés à partir de la fin des années 1960.

Un peu d'histoire

Les premières initiatives en matière de "bons repas" remontent ainsi à 1957 avec la société "Crédit Repas". Le même système est repris ensuite en 1962 par l'entreprise "Le Chèque Restaurant", en 1963 avec le "Ticket Restaurant", puis le "Chèque Déjeuner" mis en place en 1964 par la société du Chèque Coopératif Restaurant CCR.

Le chèque vacances, lui a été créé par une ordonnance de mars 1982, via la naissance de l'Agence nationale pour les Chèques-Vacances, mise en place pour favoriser le départ en vacances du plus grand nombre.

Quel attachement ?

Parmi les salariés bénéficiant d'avantages, 84% disent y être attachés et ceux qui rencontrent le plus de difficultés financières le sont le plus fermement, selon cette enquête. En outre, 55% des bénéficiaires disent qu'ils pourraient quitter leur entreprise si ces avantages étaient réduits ou supprimés.

Une réduction du montant des chèques-vacances ou des chèques-cadeaux inquièterait 52% des salariés quant à la réussite de leurs fêtes de fin d'année. La suppression des chèques-cadeaux conduirait ainsi 43% des bénéficiaires à ne plus en faire lors des fêtes et, sans chèques-vacances, 47% d'entre eux ne partiraient plus du tout en fin d'année, tandis que sans titres restaurants, 55% seraient poussés à moins se nourrir au déjeuner et 49% à sauter des repas.

Ces avantages salariés sont "exonérés de cotisations sociales et patronales pour l'entreprise, mais aussi exclus du champ des revenus imposables pour le salarié", rappelle Denis Maillard, expert associé à la Fondation Jean-Jaurès dans une étude qui accompagne l'enquête. Il souligne qu'"un tel régime dérogatoire aiguise l'imagination fiscale du législateur ainsi que celle des services du ministère de l'Économie".

Le gouvernement avait proposé dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de créer une cotisation patronale de 8% sur les "compléments de salaire" financés par les employeurs et comités d'entreprises (CSE), qui devait rapporter environ 950 millions d'euros en 2026. Cette mesure a finalement été repoussée.

La note de M. Maillard pose la question de la généralisation des avantages salariés, soulignant que 28% des salariés ne bénéficient aujourd'hui d'aucun d'entre eux. Ces salariés, moins diplômés et plus précaires que la moyenne, sont pourtant ceux qui auraient le plus besoin de ces "amortisseurs", souligne-t-il.

L'enquête de l'Ifop a été menée fin novembre auprès d'un échantillon de 1.446 personnes représentatives de la population des salariés, âgées de 18 ans et plus, via un questionnaire en ligne auto-administré.