Cet héritier d'Hermès veut léguer sa fortune à son ancien jardinier information fournie par Boursorama avec Media Services 01/12/2023 à 16:55
Octogénaire sans enfant, Nicolas Puech possède 5,7% de la marque de luxe. Sa fortune est estimée à environ 10 milliards d'euros.
Un héritier d'Hermès veut léguer sa fortune à son ancien employé de maison. Nicolas Puech, un des descendants du fondateur de l'entreprise, souhaite adopter ce salarié, afin de lui léguer une partie de sa fortune de plusieurs milliards de francs suisses, rèvéle le quotidien suisse la Tribune de Genève , vendredi 1er décembre. Nicolas Puech est "le plus gros actionnaire individuel" de la célèbre maison de maroquinerie française, avec une participation aux environs de 5%.
La moitié de la fortune
Célibataire et sans enfant, installé en Suisse dans le canton du Valais, cet octogénaire a décidé "de chambouler sa succession" pour transmettre une partie de sa fortune à un "ancien jardinier et homme à tout faire", "âgé de 51 ans" et "issu d'une modeste famille marocaine", explique le journal. Selon le magazine Bilan , qui établit chaque année un classement des 300 personnes les plus riches de Suisse, sa fortune est estimée à 9 à 10 milliards de francs suisses (9,4 à 10,4 milliards d'euros), grâce à ses actions dans la maison, connue pour ses sacs à main et carrés de soie.
Dans une lettre datant "d'octobre 2022", ce descendant du fondateur d'Hermès a chargé un avocat de "mettre en ordre sa situation successorale". Le quotidien précise que cet avocat aurait aussi été mandaté pour mener une procédure d'adoption, "toujours en cours". "En Suisse, adopter un adulte n'est pas impossible, mais inhabituel", détaille la Tribune de Genève . Si la procédure aboutit, l'heureux élu pourrait hériter "d'au moins la moitié" de la fortune du milliardaire.
"Convoitises"
Ce projet se heurte toutefois à des oppositions. En 2011, Nicolas Puech a signé un pacte successoral - plus contraignant qu'un testament - en faveur d'une fondation basée à Genève, appelée Isocrate . Celle-ci finance des projets de lutte contre la désinformation, à travers des ONG soutenant le journalisme. Mais dans "une note manuscrite" de "février 2023", consultée par le quotidien, le milliardaire a fait "volte-face", expliquant avoir "l'intention de prendre d’autres dispositions testamentaires".
Contactée par l' AFP , la fondation Isocrate indique avoir "appris récemment la volonté de son fondateur d'annuler le pacte successoral", mais n'avoir en revanche "pas connaissance d’éventuelles autres dispositions". "Cette volonté d'annulation unilatérale du pacte successoral paraît infondée", considère la fondation, qui "s'y est opposée tout en laissant la porte ouverte à une discussion". Elle explique aussi regretter que "ses activités d'utilité publique" se voient "menacées dans leur pérennité" par des circonstances "qui lui échappent totalement", sur fond de "conflit interpersonnel et de convoitises en tous genres".