Ce que fait Israël à Gaza est "une honte", dit Macron
information fournie par Reuters 13/05/2025 à 23:52

Macron condamne le blocage par Israël de l'aide humanitaire pour Gaza

Le président français Emmanuel Macron a dénoncé mardi soir le blocage par Israël de l'aide humanitaire destinée à la bande de Gaza, déclarant que cela était "inacceptable", et s'est montré enclin à accentuer la pression sur l'Etat hébreu même si, a-t-il dit, seuls les Etats-Unis ont le "levier" nécessaire.

Alors que les négociations indirectes entre Israël et le Hamas sont tombées dans l'impasse depuis la fin, en janvier, de la première phase de l'accord de cessez-le-feu négocié en novembre dernier, l'Etat hébreu a repris en mars ses bombardements d'ampleur et ses assauts terrestres dans la bande de Gaza.

Israël, qui a dit vouloir intensifier ses opérations à Gaza, bloque également, depuis le 2 mars, l'entrée de toutes les aides destinées aux 2,3 millions d'habitants de l'enclave palestinienne, réclamant la libération des derniers otages détenus depuis l'attaque du Hamas le 7 octobre 2023.

Plusieurs pays ont accusé le mois dernier, devant la Cour internationale de justice (CIJ), le gouvernement israélien d'enfreindre le droit international humanitaire dans la bande de Gaza, où l'Onu déplore une catastrophe humanitaire. Le ministre israélien des Affaires étrangères a dénoncé un "cirque" destiné à priver Israël de son droit "à se défendre".

Déplorant que "toutes les routes humanitaires ont été coupées", Emmanuel Macron a déclaré mardi que ce que faisait Benjamin Netanyahu à Gaza était "une honte".

"Ce que fait aujourd'hui le gouvernement de Benjamin Netanyahu est inacceptable", a dit le président français lors d'un long entretien sur un éventail de sujets sur TF1. "Ce qu'il fait, c'est une honte", a-t-il ensuite insisté.

A la question de savoir si les actions menées par Israël dans la bande de Gaza relevaient du génocide, comme l'ont dénoncé plusieurs pays à travers le monde, Emmanuel Macron a répondu qu'il n'appartenait pas "à un responsable politique d'employer ce terme".

"Ce n'est pas à un président de la République de le dire", a-t-il ajouté, estimant qu'il revenait aux historiens de se pencher sur cette question, comme cela a été fait par le passé pour le Rwanda et l'Arménie.

Interrogé sur l'hypothèse de sanctions contre Israël, Emmanuel Macron a déclaré avoir "pris des décisions à plusieurs reprises", telles que le refus d'envoyer des équipements "qui leur permettaient d'aller au combat".

Le président français n'a pas exclu que l'Europe revoit ses accords de coopération avec Israël. "On ne peut pas faire comme si de rien n'était. On va devoir monter la pression sur ces sujets", a-t-il déclaré.

"En vrai, celui qui a le levier, c'est le président (américain Donald) Trump", a dit par ailleurs le chef de l'Etat. "La France, seule ou même avec les Européens, on peut mettre toute la pression du monde, mais ça ne dépend pas de nous", a-t-il poursuivi. "(Israël) dépend des armes américaines".

(Rédigé par Jean Terzian, édité par Kate Entringer)