Canicule: le Sud-Ouest voit rouge et le reste du pays suffoque information fournie par AFP 10/08/2025 à 18:01
La vague de chaleur s'intensifiera encore lundi, avec des températures "d'un niveau exceptionnel" dans le Sud-Ouest où 12 départements sont classés en vigilance canicule rouge par Météo-France, tandis que l'épisode va "progresser" dans le reste du pays.
"Un pic, bref, mais extrêmement intense", avec des températures "très fréquemment supérieures" à 40°C localement et de "probables" records, a indiqué le prévisionniste pour la zone concernée par son alerte maximale, le mercure devant aussi repartir à la hausse dans le Centre-Est.
Il devrait grimper jusqu'à 41°C à Toulouse et Montélimar, 40°C à Bordeaux, 39°C à Montpellier, 38°C à Lyon et 37°C à Bourges, selon le dernier bulletin actualisé dimanche. En Bretagne, épargnée jusque-là par l'épisode, il fera jusqu'à 36°C à Rennes, avec des averses orageuses annoncées.
Outre les douze départements en vigilance rouge à partir de lundi midi, de la Charente-Maritime à l'Aude, 41 autres (situés principalement au-dessous d'une ligne allant de la Vendée jusqu'au Doubs) ont été placés en vigilance orange pour cette nouvelle vague de chaleur qui, venue du sud, s'est étendue progressivement aux deux tiers du pays depuis vendredi.
Lundi, seuls 13 départements seront épargnés par l'épisode, dans une frange allant de la Normandie à l'Alsace en passant par le Nord, les autres étant en vigilance jaune.
- "Plus fréquentes et intenses" -
Dimanche, sur les rives d'un lac dans le nord de Bordeaux, des dizaines d'habitants des quartiers HLM voisins ont pique-niqué à l'ombre des arbres, se rafraîchissaient dans une eau à 27 degrés.
"Ça chauffe vite dans l’appartement, même si j'ai descendu les stores pour que ce soit supportable", confie Valérie, 59 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom. "C'est super d'avoir un coin comme ça parce que l'océan c'est à une heure de route, plus les bouchons… et la journée est très longue au soleil à la plage."
"Si ça continue ainsi, faudra peut-être réfléchir un jour à rejoindre mon fils qui vit dans le Nord", a ajouté, songeuse, cette auxiliaire de vie.
C'est la deuxième vague de chaleur qui touche le pays cet été après l'épisode du 19 juin au 4 juillet, et la 51e enregistrée depuis 1947, selon Météo-France.
Fin juin, jusqu'à 16 départements, principalement dans le centre du pays et en Ile-de-France, avait été classés en vigilance rouge canicule.
Selon le climatologue Jean Jouzel, interrogé par La Tribune Dimanche, "le risque de canicule est deux fois plus élevé en France qu'il y a trente ans. De plus en plus fréquentes et intenses, ces vagues de chaleur sont aussi de plus en plus précoces et tardives dans la saison".
"Nous sommes dans un contexte de réchauffement climatique documenté depuis quarante ans, ne soyons donc pas surpris par ce que nous vivons", ajoute l'ancien vice-président du Giec, le groupe d'experts internationaux mandatés par l'ONU sur le sujet.
- Risque d'incendies -
Sur le sentier du littoral à Saint-Raphaël (Var), un couple de retraités originaire de Saint-Étienne ont apprécié dimanche matin l'air frais en bord de mer.
"C'est bien plus supportable que chez nous (...) Mais dans la journée on évite d'aller à la plage en plein soleil, on ferme les volets et surtout on boit beaucoup", soulignent Philippe et Chantal Colliou.
Dans le centre de Bordeaux, une vingtaine de petits ventilateurs sur pied bon marché trônent devant l'entrée d'un magasin de bricolage avant sa fermeture à la mi-journée.
"Après la canicule de juin, on était en rupture de stock, même chez les fournisseurs. Vu les températures annoncées, ça va partir très vite, même si les gens réclament de gros ventilateurs, plus puissants", a dit à l'AFP une vendeuse dimanche matin.
Selon Météo-France, le pays n'a connu que deux étés sans vague de chaleur au cours des 16 dernières années.
L'institut a parallèlement classé vingt départements en risque élevé pour les incendies lundi.
Dans l'Aude, les conditions météo (des températures caniculaires et un vent sec) ont compliqué l'action des pompiers dimanche pour maîtriser le gigantesque feu qui a parcouru 16.000 hectares cette semaine.