"Calmer les choses" : le prix Nobel d'Économie Philippe Aghion propose de "stopper" la réforme des retraites jusqu'à la présidentielle
information fournie par Boursorama avec Media Services 14/10/2025 à 08:56

"On stoppe à 62 ans et 9 mois jusqu'aux élections présidentielles", a plaidé le prix Nobel, estimant que "ça ne coûte pas très cher".

Philippe Aghion à Paris, le 13 novembre 2024. ( POOL / TERESA SUAREZ )

Une suspension, mais pas de suppression. Alors que le Premier ministre Sébastien Lecornu cherche une voie pour donner un budget et un gouvernement à la France, le prix Nobel d'Économie français Philippe Aghion, fraichement distingué, a plaidé lundi 13 octobre pour que la réforme des retraites soit "stoppée" jusqu'à la prochaine élection présidentielle .

"Je pense qu'il faut arrêter l'horloge maintenant jusqu'aux élections présidentielles. C'est-à-dire qu'on est à 62 ans et 9 mois, on stoppe à 62 ans et 9 mois jusqu'aux élections présidentielles ", a-t-il affirmé sur France 2 , considérant que "c'est la façon de calmer les choses" et que "ça ne coûte pas très cher de stopper".

"Ça ne veut pas dire que la réforme est supprimée", a poursuivi Philippe Aghion, qui a rappelé avoir "toujours été pour un 63 ans plus revoyure" .

"Ça veut dire que si rien ne se passe, ça reprend en 2027", a-t-il expliqué.

Mardi, le projet de budget 2026 sera présenté en conseil des ministres par Sébastien Lecornu, reconduit vendredi comme Premier ministre et qui a ouvert la porte à un débat sur la suspension de la réforme contestée des retraites, réclamée par le PS.

Opposé à la taxe Zucman

Philippe Aghion, interrogé par Léa Salamé, a rappelé son désaccord avec la taxe Zucman .

"Je pense qu'il faut qu'il y ait un effort des hauts patrimoines, mais je ne veux pas toucher l'outil productif et je ne veux pas toucher ceux qui cherchent à innover ", a défendu Philippe Aghion.

Il a toutefois considéré qu'il y avait un "abus des holdings familiales" . "Ça, il faut taper là-dessus", selon lui.

Le prix Nobel vient récompenser ses travaux d'inspiration schumpetérienne sur la croissance et l'innovation, développés avec le Canadien Peter Howitt dans l'ouvrage "Théorie de la croissance endogène" (1998). L'autre moitié du prix a été attribuée à Joel Mokyr, 79 ans, "pour avoir identifié les conditions préalables à une croissance durable grâce au progrès technologique".