"Ca ne sert à rien d'avoir autant d'argent pour vivre" : le patron de Doctolib pas effrayé par la taxation des plus riches information fournie par Boursorama avec Media Services 28/10/2025 à 11:58
Appelant à davantage de "justice sociale" et de philanthropie, le co-fondateur de la célèbre plateforme française du rendez-vous médical affiche toutefois les pouvoirs publics à ne pas "déposséder les entrepreneurs de leur entreprise".
Quel traitement réserver aux entreprises françaises? En plein débat sur le budget, l'Assemblée nationale a approuvé lundi 27 octobre une hausse de la surtaxe sur les bénéfices des entreprises de deux milliards d'euros par rapport à la copie initiale, sur proposition du gouvernement. Cet aménagement entre exécutif et députés socialistes intervient avec en toile de fond la question de la taxation des plus riches, dont l'examen à venir de la taxe Zucman pour une imposition minimum du patrimoine, ou d'une version allégée de celle-ci mise sur la table par les élus PS.
Interrogé sur le sujet à l'antenne de France Inter mardi 28 octobre, le fondateur du géant du rendez-vous médical en ligne Doctolib, Stanislas Niox-Chateau, s'est dit pas effrayé par les projets de taxation des plus riches, mais estime cependant qu'il ne faut pas "déposséder les entrepreneurs de leur entreprise".
Ne pas "déposséder" entrepreneurs et familles, quelle que soit la taille de l'entreprise
Stanislas Niox-Chateau "ne pense pas" que des mesures de taxation des plus riches, type taxe Zucman, puissent anéantir les efforts français dans l'intelligence artificielle, comme le craignent certains économistes ou le milliardaire Daniel Kretinsky, a-t-il expliqué. "Il faut de la justice sociale", a-t-il argumenté. "Je suis désolé de le dire, et peut-être à contre-courant, mais je pense que ça ne sert à rien à des gens d'avoir autant d'argent pour vivre", a-t-il ajouté, en regrettant que la philanthropie soit "largement sous-développée en France".
"Par contre, je pense qu'il ne faut pas déposséder les entrepreneurs, les familles françaises de leur entreprise (...) quelle que soit la taille de ces entreprises", a-t-il mis en garde. "La souveraineté française, elle est là, elle est que des familles, des entrepreneurs comme moi, partent de rien et créent des technologies et des IA qui peuvent concurrencer les Américains et les Asiatiques, avec une éthique qui est différente", a-t-il dit.
Doctolib, qui compte environ 3.000 salariés, est l'une des licornes françaises, anciennes start-up dont la valorisation dépasse le milliard de dollars. La taxe proposée par l'économiste Gabriel Zucman prévoit un impôt minimum de 2% sur les patrimoines à partir de 100 millions d'euros. Très critiquée à droite et par les macronistes, cette taxe a peu de chance d'être intégrée telle quelle dans le budget 2026, actuellement discuté à l'Assemblée nationale. Le PS a donc proposé une alternative pour convaincre le centre de faire un pas vers lui: instaurer un impôt minimum de 3% sur les hauts patrimoines, à partir de 10 millions d'euros, en excluant les entreprises innovantes et familiales.