"C'est la principale menace" : le directeur de Tchernobyl sonne l'alarme face au spectre d'une frappe sur le sarcophage de confinement information fournie par Boursorama avec Media Services 23/12/2025 à 17:10
Mise en service en 2019, l'arche qui recouvre le réacteur n°4 de la centre nucléaire a été endommagée par une frappe de drone en février dernier.
Une frappe russe pourrait provoquer l'effondrement de l’abri antiradiations interne de la centrale nucléaire de Tchernobyl, aujourd’hui à l'arrêt, en Ukraine, a déclaré le directeur de la centrale Sergiy Tarakanov. "Si un missile ou un drone le touche directement, ou même tombe quelque part à proximité, par exemple un Iskander, Dieu nous en garde, cela provoquera un mini-séisme dans la zone", a-t-il expliqué à l’AFP, lors d’un entretien réalisé la semaine dernière. "Personne ne peut garantir que l'abri restera debout après cela. C'est là la principale menace", a-t-il ajouté.
"Trois ou quatre ans" pour réparer le NSC
Les vestiges de la centrale nucléaire sont recouverts d'une coque interne en acier et en béton, que l'on nomme "sarcophage", construite à la hâte après la catastrophe nucléaire de 1986, ainsi que d'une coque externe moderne et high-tech, appelée "New Safe Confinement" (NSC, nouveau confinement de sécurité).
L'abri du NSC a été gravement endommagé lors d'une frappe de drone russe en février, qui a provoqué un incendie majeur dans le revêtement extérieur de la structure en acier. "Notre NSC a perdu plusieurs de ses fonctions principales. Et nous comprenons qu'il nous faudra au moins trois ou quatre ans pour restaurer ces fonctions", a précisé M. Tarakanov. Les niveaux de radiation sur le site restent "stables et dans les limites normales", a-t-il aussi déclaré.
L'AIEA a prévenu au début du mois qu'une mission d'inspection avait constaté que l'abri avait "perdu ses fonctions de sécurité essentielles, notamment sa capacité de confinement, mais qu'il n'y avait pas de dommages permanents aux structures porteuses ou aux systèmes de surveillance". Le trou causé par l'impact du drone a été recouvert d'un écran protecteur, a encore détaillé M. Tarakanov, mais 300 petits trous faits par les pompiers pour lutter contre l'incendie doivent encore être comblés. L'armée russe s'était emparée de la centrale au début de son invasion en 2022, avant de se retirer quelques semaines plus tard.