Budget : le ballet des motions de censure de retour à l'Assemblée information fournie par Boursorama avec Media Services 28/05/2024 à 15:15
A droite comme à gauche, les oppositions ont affiché leurs intentions au coeur d'un contexte pré-électoral animé, à l'approche des européennes.
La France insoumise déposera "d'ici la fin de semaine" une motion de censure du gouvernement à l'Assemblée nationale, qui devrait être discutée la semaine prochaine juste avant les élections européennes, a confirmé mardi 28 mai le coordinateur du mouvement Manuel Bompard.
"Le gouvernement n'a toujours pas déposé de projet de loi de finances rectificative (PLFR). Je vous le confirme, nous déposerons une motion de censure d'ici la fin de semaine", a déclaré Manuel Bompard sur Sud Radio , qui avait donné un mois au gouvernement pour déposer un tel projet, après l'annonce d'économies pour faire face à la dégradation des finances publiques.
"A partir du moment où, par rapport au budget qui a été décidé à la fin de l'année dernière, il va y avoir des modifications substantielles, c'est quand même normal que ça se fasse par une discussion à l'Assemblée nationale. Or, le gouvernement refuse de déposer un projet de loi de finances rectificative qui permet effectivement d'en discuter", a justifié M. Bompard.
Pression sur LR?
Le RN a également annoncé son intention de déposer d'une motion de censure pour les mêmes motifs. "Elle arrive", a confirmé sur TF1 la députée Laure Lavalette, soulignant que "ça va être l'occasion de voir ce que vont faire Les Républicains", selon que le droite décide de voter la censure ou d'être "une fois de plus la béquille du gouvernement".
En dépit du dérapage du déficit budgétaire (5,5% du PIB au lieu de 4,9% anticipés en 2023), l'exécutif a écarté l'hypothèse d'un PLFR, ne le jugeant pas nécessaire pour passer le deuxième train de 10 milliards d'euros d'économies à réaliser cette année. Un premier décret avait déjà annulé dix milliards d'euros de dépenses en février.
"On pense qu'il faut un PLFR", a répété mardi le député communiste Pierre Dharréville, rappelant que dans le cas où il ne serait pas présenté, son groupe avait déjà appelé de ses vœux "une motion de censure de la gauche". Les députés socialistes ont également réaffirmé qu'ils voteraient la motion de gauche.
En revanche ni la motion LFI ni celle du RN ne devraient obtenir de soutien des indépendants de Liot.
"Nous considérons qu'elles ont peut-être un parfum pré-électoral et nous n'avons pas vocation à participer à cette logique", a souligné Benjamin Saint-Huile, porte-parole pour Liot à l'Assemblée, sans manquer de glisser la menace d'une motion de censure portée menée par son propre groupe, avec des alliés, à l'automne.