Budget de l'Etat: Lecornu invite députés et sénateurs à se "parler davantage" information fournie par AFP 17/12/2025 à 16:33
Sébastien Lecornu a invité les députés et les sénateurs qui se réuniront à partir de vendredi pour s'accorder sur le budget de l'Etat à se "parler davantage", en évoquant une "désynchronisation très importante" entre l'Assemblée nationale et le Sénat.
Pour avoir un budget avant le 31 décembre, "il va falloir plus de clarté" et il "va falloir aussi que les gens se parlent davantage", a affirmé devant le Sénat le Premier ministre, qui s'est dit "frappé de voir à quel point nous en sommes à 48 heures" de la commission mixte paritaire (CMP), qui réunira sept députés et sept sénateurs à partir de vendredi, pour tenter de trouver un terrain d'entente sur le projet de loi de finances pour 2026.
"Ca fait plusieurs jours que je demande à toutes les formations politiques qu'une commission mixte paritaire à blanc ait lieu pour permettre de commencer à faire ce travail", et elle n'a toujours pas pu se tenir, a ajouté le chef du gouvernement, qui a renoncé à utiliser l'article 49.3 de la Constitution, permettant de faire passer un texte sans vote.
M. Lecornu a renvoyé les parlementaires à leur responsabilité et expliqué qu'il cherchait "à éviter le désordre" et à faire en sorte que les "services publics fonctionnent" alors que "le monde économique est inquiet" et que des élections municipales doivent se tenir en mars.
- "Se plier en six" -
En Conseil des ministres dans la matinée, il a demandé à son gouvernement "de se plier en six pour faciliter les convergences" entre députés et sénateurs qui ont encore "des approches très éloignées" sur le budget de l'Etat, selon la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.
Le Conseil des ministres n'a pas évoqué l'hypothèse d'une "loi spéciale", permettant à l'Etat de fonctionner sans budget voté après le 31 décembre, car "notre objectif reste de permettre à l'Assemblée nationale et au Sénat de converger" en CMP, a-t-elle ajouté lors de son point de presse à l'issue du Conseil des ministres.
Elle a rappelé que le gouvernement ne siégeait pas au sein de la CMP et ne pouvait pas "servir d'intermédiaire" entre des groupes politiques qui doivent se parler "directement".
Sur le fond, "le Sénat ne peut pas faire comme si l'Assemblée n'existait pas", a-t-elle répété à l'intention de la droite sénatoriale, majoritaire dans la chambre haute, peu encline à des concessions vers le Parti socialiste.
Pour autant, "la fiscalité ne peut pas être la première des réponses à une réduction du déficit", a-t-elle lancé à l'égard des socialistes qui réclament 10 milliards d'euros de recettes supplémentaires par rapport à la copie initiale comme condition d'une éventuelle abstention.
Un déficit en 2026 à 5,3% du PIB, comme adopté par le Sénat qui a coupé dans les hausses de fiscalité en première lecture, "est inacceptable", a-t-elle répété, rappelant que le gouvernement visait un déficit "inférieur à 5%".
"Il reste donc 48 heures pour qu'un dialogue sincère et sérieux puisse se nouer" avant le début de la CMP vendredi, a-t-elle conclu.