Budget 2026 et "politique de l'offre" de l'ère Hollande : pour le président du Medef, les socialistes sont "revenus à leur vieux démons"
information fournie par Boursorama avec Media Services 18/12/2025 à 11:50

Patrick Martin a répété ses doutes quant à l'absence de mesures d'économies dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale, et des "menaces sur les entreprises trop nombreuses", qui tranchent selon lui avec la politique économique des années Hollande, poursuivie depuis par Emmanuel Macron.

Patrick Martin, en janvier 2024, à Paris ( AFP / JULIEN DE ROSA )

"Les menaces sur les entreprises sont trop nombreuses. Elles ne doivent pas être une variable d’ajustement !". A l'occasion d'une interview à Radio Classique , le président du Medef a redit ses inquiétudes sur les "dérives" des projets sur le budget 2026, adressant au passage une nouvelle pique au PS.

Les entreprises redoutent qu'il faille compenser dans le projet de loi de finances (PLF), et en grande partie à leurs dépens, le fait "qu'aucune mesure d'économie n'ait été prise dans le cadre du projet de loi de financement de la sécurité sociale", a ainsi rappelé le dirigeant patronal, jeudi 18 décembre, citant la baisse suspendue de la CVAE, les allègements de charges retirés, ou encore une surtaxe d'impôt sur les sociétés "maintenue voire augmentée".

Patrick Martin regrette que les socialistes "soient revenus à leurs vieux démons" en matière budgétaire, évoquant, a-t-il spécifié, "les socialistes d'aujourd'hui". "Car, moi, je n'oublie pas que la politique dite 'de l'offre' a été initiée par François Hollande", a-t-il ajouté.

Cette politique économique, qui favorise les entreprises, a été poursuivie depuis 2017 par Emmanuel Macron. Début décembre, Patrick Martin avait aussi regretté que le PS "ne soit plus aussi responsable qu'à certaines époques".

Le président du Medef "un peu déchaîné"

Patrick Martin a appelé par ailleurs les politiques à ne pas appréhender les entreprises "dans une logique électorale" en les surtaxant, lors des discussions budgétaires en cours. "Ce n'est pas parce qu'il n'y a que quelques millions de chefs d'entreprises qu'il ne faut les appréhender que dans une logique électorale pour ne pas dire électoraliste". Plus généralement, il a constaté que "dans les pays voisins, quelle que soit la coloration politique de leur gouvernement, il y a quand même beaucoup plus de proximité entre les milieux économiques et les gouvernements, ce qui conduit à des stratégies beaucoup plus stables et ambitieuses".

Pour autant, il a déclaré "ne pas être abattu": "je dirais presque l'inverse, on me reproche d'ailleurs, y compris au sein du gouvernement, d'être un peu déchaîné" . Selon lui "le Medef est totalement unitaire, malgré des tentatives extérieures pour nous fracturer, qui ne marchent pas. Toutes les décisions que je porte au titre du Medef sont adoptées à l'unanimité par nos instances", a-t-il ajouté.