Brigitte Bardot sera inhumée le 7 janvier à Saint-Tropez
information fournie par AFP 29/12/2025 à 20:15

Une statue de Brigitte Bardot dans ke centre de Saint-Tropez, photographiée le 28 décembre 2025 ( AFP / FREDERIC DIDES )

Les obsèques de Brigitte Bardot se dérouleront mercredi 7 janvier à Saint-Tropez avec une cérémonie religieuse retransmise sur grands écrans puis une inhumation de la star "privée et confidentielle" dans cette petite ville portuaire de la Méditerranée, a annoncé sa Fondation à l'AFP.

Si la mairie a fait savoir à plusieurs médias, dont l'AFP, que l'inhumation se déroulerait dans le cimetière marin, la Fondation n'a pas souhaité à ce stade "communiquer sur le lieu de l'inhumation selon les dernières volontés de BB".

La cérémonie à l'église Notre-Dame de l'Assomption, organisée à 11H00 sur invitation, sera retransmise sur des écrans sur le port et sur la place centrale des Lices de la cité varoise. L'inhumation privée sera elle suivie d'"un hommage ouvert à tous les Tropéziens et à ses admirateurs au pré des pêcheurs", a détaillé la Fondation, dédiée à la protection des animaux, la grande cause de sa vie pour laquelle la star planétaire avait quitté le cinéma juste avant ses 40 ans.

Dès mardi matin, un "registre de condoléances sera mis à la disposition du public en mairie", a précisé la mairie de la ville en précisant que les "personnes souhaitant y inscrire un message, pourront se présenter à l'accueil de la mairie du lundi au samedi de 09H00 à 12H30 et de 13H30 à 17H00, sauf ce jeudi 1er janvier".

Le cimetière marin de Saint-Tropez, où se trouve la tombe de la famille de Brigitte Bardot, le 29 décembre 2025 ( AFP / MIGUEL MEDINA )

Des voix se sont par ailleurs élevées pour demander à l'Elysée un hommage national, à l'image de celui rendu en 2017 au chanteur Johnny Hallyday. Eric Ciotti, député de Nice UDR, allié au Rassemblement national dont était proche Brigitte Bardot, a même lancé une pétition qui recueillait lundi en fin de journée quelque 12.000 signatures.

Encore faut-il qu'elle l'ait souhaité. La décision sur l'organisation ou non d'un tel honneur revient au président de la République. Sollicité, l'Élysée n'a pas donné suite dans l’immédiat.

En 2018, l'icône du 7e art, qui menait une vie de "fermière" à Saint-Tropez, disait au Monde qu'elle souhaitait reposer à La Madrague, la propriété qu'elle avait acquise à la fin des années 50, devenue aussi mythique que sa propriétaire.

C'est dans cette "maison de pêcheurs laissée dans son jus", selon sa propre description, qu'elle est décédée dimanche matin à 91 ans aux côtés de son mari Bernard d'Ormale.

"Je préfère reposer là plutôt que dans le cimetière de Saint-Tropez où une foule de connards risquerait d'abîmer la tombe de mes parents et de mes grands-parents", disait-elle en 2018. Mais depuis, elle avait sans doute pris d’autres dispositions.

Le cimetière marin, situé en contrebas de la Citadelle, fait face à la Méditerranée. Outre sa famille, y reposent d'autres célébrités dont son premier mari, Roger Vadim. Elle disait de lui qu'il avait "fait ce que je suis", la faisant notamment jouer dans "Et Dieu... créa la femme" en 1956, film qui propulsa l'actrice et le village de pêcheurs à la une des journaux.

L'actrice française Brigitte Bardot donne une conférence de presse en décembre 1965 à Hollywood ( AFP / - )

"On va encore avoir des cars et des cars de touristes", tempête une Tropézienne qui ne souhaite pas donner son nom. "Quand on va au cimetière voir nos morts, on est dérangé par tous ceux qui cherchent Eddie Barclay et Pierre Bachelet et se font des selfies n'importe comment... C'est un cimetière, pas une discothèque", ajoute cette femme venue promener ses petits chiens.

- "Tourné le dos aux valeurs républicaines" -

Brigitte Bardot lors du vingtième anniversaire de sa fondation pour la protection animale, le 28 septembre 2006 à Paris ( AFP / STEPHANE DE SAKUTIN )

Autour du port, drapé dans sa torpeur hivernale, le calme dominait lundi. Seuls quelques habitants, attablés aux cafés au soleil, se racontaient discrètement des souvenirs avec l'actrice.

L'accès à La Madrague était toujours barré par les gendarmes et sur une simple barrière quelques bouquets ou peluches avaient été déposés, selon une journaliste de l'AFP.

Brigitte Bardot, le 17 janvier 1989 à Cabriès, dans le sud de la France ( AFP / GERARD FOUET )

Dans les kiosques, son visage mutin en noir et blanc s'affichait lui sur les Unes du monde entier, la presse qualifiant tour à tour l'actrice et chanteuse de "diva rebelle", "passionaria de la cause animale" ou "militante controversée".

Signe de sa notoriété mondiale, l'ensemble des quotidiens britanniques en avaient fait leur une lundi comme le Daily Telegraph qui a rendu hommage à cette "légende du siècle". Le New York Times, n'hésitant pas lui à titrer sur ses zones d'ombre: "Du sex-appeal à l’extrême droite".

Brigitte Bardot donne une conférence de presse inopinée, le 17 décembre 1965 à l'aéroport Kennedy, à New-York ( AFP / - )

Ces dernières années, Brigitte Bardot, qui avait incarné la libération des moeurs dans la France d'avant mai 1968, se distinguait surtout par ses déclarations sur la politique, l'immigration, le féminisme, les chasseurs... dont certaines lui ont valu des condamnations pour injure raciale.

"La liberté, c'est d'être soi, même quand ça dérange", proclamait-elle, bravache, en exergue d'un livre intitulé "Mon BBcédaire", sorti début octobre.

Brigitte Bardot inaugure l'exposition "100 photos de Brigitte Bardot", le 6 décembre 1971 à Paris ( AFP / - )

D'ailleurs, très peu de personnalités de gauche ont réagi à sa mort, tranchant avec le concert unanime de louanges à droite et à l'extrême droite.

Olivier Faure, chef du parti socialiste, s'est opposé à un éventuel hommage national car même si ce fut "une actrice iconique de la nouvelle vague" elle avait aussi, selon lui, "tourné le dos aux valeurs républicaines".