Brésil-Lula dénonce les décisions "arbitraires" de Washington information fournie par Reuters 19/07/2025 à 16:42
Le président Luiz Inacio Lula da Silva a fustigé samedi l'ingérence "inacceptable" des Etats-Unis dans les affaires intérieures du Brésil après la décision de Washington de révoquer les visas de plusieurs officiels brésiliens, dont le juge Alexandre de Moraes, impliqués dans le procès contre l'ancien président Jair Bolsonaro.
Dans un communiqué, le chef de l'Etat brésilien a estimé que Washington violait le principe fondamental de respect de la souveraineté entre nations.
"Je suis certain qu'aucune forme d'intimidation ou de menace, de la part de qui que ce soit, ne compromettra la mission la plus importante des pouvoirs et des institutions du Brésil, qui est de défendre et de faire respecter en permanence l'État de droit démocratique", a déclaré Lula.
L'administration de Donald Trump a annoncé la révocation du visa d'Alexandre de Moraes, juge à la Cour suprême, de ses proches et de plusieurs autres responsables judiciaires après l'émission par le plus haut tribunal brésilien de mandats de perquisition et d'ordonnances restrictives contre Jair Bolsonaro pour collusion présumée avec le président américain.
La police fédérale a perquisitionné au domicile de l'ex-président et il lui a été ordonné de porter un bracelet électronique. Jair Bolsonaro s'est également vu interdire de contacter des responsables étrangers, d'utiliser les réseaux sociaux et de prendre attache avec des ambassades, selon la décision rendue par Alexandre de Moraes, qui a évoqué une "possibilité concrète" que l'ancien président fuie le pays.
Ces mesures interviennent alors que Donald Trump a tenté de faire pression sur les autorités brésiliennes, au profit de son allié, en imposant un droit de douane élevé au pays.
Selon Alexandre de Moraes, Jair Bolsonaro a demandé au "chef d'État d'une nation étrangère" d'interférer dans la justice brésilienne en sa faveur. Il a qualifié cela d'atteinte à la souveraineté nationale.
Donald Trump, qui affirme que les poursuites intentées à l'encontre de Jair Bolsonaro pour tentative de coup d'Etat en 2023 relèvent d'une "chasse aux sorcières", a annoncé l'instauration de droits de douane de 50% sur les produits brésiliens à compter du 1er août dans une lettre s'ouvrant sur une critique du procès Bolsonaro.
(Rédigé par Marcela Ayres, Jean-Stéphane Brosse pour la version française)