Biomasse controversée: le britannique Drax visé par une nouvelle enquête
information fournie par Boursorama avec AFP 28/08/2025 à 10:46

La centrale de Drax, au Royaume-Uni. ( AFP / OLI SCARFF )

L'énergéticien britannique Drax, dont l'énergie produite à l'aide de biomasse fait polémique au Royaume-Uni, est visé par une enquête du gendarme britannique des marchés financiers (FCA), a-t-il annoncé jeudi, faisant chuter son action en Bourse.

La FCA "a ouvert une enquête (...) couvrant la période de janvier 2022 à mars 2024 concernant certaines déclarations historiques sur l'approvisionnement en biomasse de Drax" et sur la conformité de ses rapports annuels entre 2021 et 2023 aux règles financières, a annoncé l'entreprise dans un communiqué.

Le titre de Drax à la Bourse de Londres perdait près de 10% vers 08H00 GMT.

La FCA a confirmé sur son site internet l'ouverture d'une enquête. Sollicité par l'AFP, un porte-parole s'est refusé à donner davantage de précisions.

L'entreprise assure qu'elle "coopérera avec la FCA dans le cadre de son enquête".

Drax, qui reçoit des subventions destinées à encourager la production d'électricité de sources renouvelables au Royaume-Uni, affirme que les copeaux de bois brûlés dans sa centrale sont issus de sources durables.

Elle assure notamment que le CO2 absorbé par les arbres lorsqu'ils poussent compense le gaz émis lors de la combustion. Le groupe prévoit aussi d'ajouter une technologie de capture du carbone après combustion dans sa centrale.

Mais ce recours à la biomasse pour verdir sa production est critiqué depuis plusieurs années par des ONG écologistes. Selon le centre de réflexion Ember, Drax est le plus gros émetteur de CO2 au Royaume-Uni.

L'ouverture de cette enquête intervient dans la foulée d'accusations formulées en mars par une ancienne responsable des affaires publiques de Drax, Rowaa Ahmar, dans le cadre d'une procédure pour licenciement abusif.

Elle reprochait à son ancien employeur d'avoir induit en erreur le public, le gouvernement et le régulateur en mettant en avant un approvisionnement "durable" en bois, selon la presse britannique.

Drax avait déjà été épinglé l'an dernier par le gendarme britannique de l'énergie Ofgem pour avoir communiqué des données imprécises dans une enquête sur ses promesses environnementales. Il avait accepté de payer 25 millions de livres (29 millions d'euros) à un fonds de réparation.

En février dernier, le gouvernement avait annoncé qu'il réduirait de moitié à partir de 2027 les subventions versées à l'entreprise, qui devra en outre "utiliser 100% de biomasse provenant de sources durables, contre 70% auparavant".