BCE: Le niveau des taux est approprié pour faire face à des chocs - "minutes"
information fournie par Reuters 09/10/2025 à 15:58

Des drapeaux de l'Union européenne se reflètent dans une fenêtre au siège de la Banque centrale européenne (BCE) à Francfort

Les responsables de la Banque centrale européenne (BCE) ne sont pas pressés de réduire à nouveau les taux directeurs, même s'ils sont très conscients du niveau d'incertitude et des risques exceptionnellement élevés, montre jeudi le compte rendu de leur réunion de politique monétaire des 10 et 11 septembre.

La BCE a laissé ses taux directeurs inchangés en septembre et a même présenté une évaluation légèrement optimiste de l'économie de la zone euro, suggérant que son cycle d'assouplissement monétaire était pratiquement terminé, même si les droits de douane américains assombrissent encore les perspectives.

"Le niveau actuel des taux d'intérêt doit être considéré comme suffisamment solide pour gérer les chocs, compte tenu des risques d'inflation dans les deux sens et d'un large éventail de scénarios possibles", peut-on lire dans les "minutes" de la BCE.

La probabilité de nouvelles baisses de taux a encore diminué dans les semaines qui ont suivi la réunion, au regard des dernières données économiques et des propos tenus par Christine Lagarde, la présidente de la BCE, qui voit l'éventail des risques entourant les perspectives d'inflation se réduire.

La probabilité d'une nouvelle baisse des taux de la BCE d'ici la fin de l'année est jugée par les marchés comme pratiquement nulle. Ils estiment à une chance sur trois la reprise du cycle d'assouplissement monétaire cours du premier semestre 2026.

"La situation actuelle est susceptible de changer de manière significative à un moment donné, mais il est actuellement difficile de savoir quand et dans quelle direction", peut-on également lire dans les minutes de la BCE.

"L'attente d'informations supplémentaires continue d'avoir une importance élevée", poursuit la banque.

La porte à un nouvel assouplissement n'est cependant pas complètement fermée, au regard des risques actuels: la France traverse une crise politique, tandis qu'en Allemagne, la production industrielle est en chute libre et les exportations vers les Etats-Unis reculent rapidement.

En outre, en zone euro, l'épargne des ménages continue d'augmenter, tandis que la consommation privée est faible et que la rentabilité des entreprises se réduit.

(Rédigé par Balazs Koranyi; version française Claude Chendjou, édité par Blandine Hénault)