Avions de chasse : comment la Turquie s'est tournée vers l'Eurofighter information fournie par Boursorama avec Media Services 27/10/2025 à 15:04
Evincée du programme F-35, Ankara a choisi le chasseur européen multirôle pour maintenir ses capacités aériennes avant l'arrivée du KAAN, son avion de 5e génération encore en développement.
Confronté aux limites de sa coopération militaire avec les Etats-Unis, le président turc Recep Tayyip Erdogan reçoit lundi 27 octobre à Ankara le Premier ministre britannique Keir Starmer avec en point d'orgue la livraison attendue d'avions de combat Eurofighter. Le chef de l'Etat turc, désireux de moderniser la flotte aérienne de son pays, souhaite acquérir 40 de ces appareils construits par un consortium de quatre pays européens (Royaume-Uni, Allemagne, Italie et Espagne). Selon un responsable turc interrogé par l'AFP et s'exprimant sous couvert d'anonymat, Londres remettra lundi plusieurs Eurofighters à la Turquie, membre elle aussi de l'Otan.
Ankara, qui avait d'abord privilégié les F-35 américains, a orienté ces dernières années son intérêt vers les Eurofighters après avoir été exclu du programme américain pour avoir fait l'acquisition du système russe de défense antiaérienne S-400.
Des Eurofighter destinés au Qatar redirigés vers la Turquie
L'Allemagne, qui s'opposait initialement à la vente d'Eurofighters à la Turquie en raison du soutien inconditionnel d'Ankara au Hamas face à Israël, a levé son veto en juillet. Le chancelier allemand Friedrich Merz doit être reçu jeudi à Ankara par M. Erdogan.
La semaine dernière, le chef de l'Etat turc avait déjà discuté de l'acquisition d'Eurofighters d'occasion à Doha avec l'émir du Qatar, Cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani. Londres pourrait signer avec Ankara un accord autorisant une telle vente, selon des analystes. Et le dirigeant qatari doit se rendre mardi à Ankara pour aborder ce sujet, a indiqué le responsable turc interrogé par l'AFP.
Le Qatar avait en 2017 commandé 24 Eurofighters, et les deux derniers appareils devaient être livrés à Doha d'ici la fin de l'année, selon des experts. Les avions que Londres devrait remettre à Ankara seront probablement ces deux appareils initialement destinés au Qatar, a indiqué à l'AFP, Aaron Stein, directeur du Foreign Policy Research Institute (Etats-Unis). L'avenir de Gaza devait également figurer au programme des discussions entre Recep Erdogan et Starmer, la Turquie souhaitant rejoindre la force internationale de stabilisation prévue pour y être déployée, une idée à laquelle Israël s'oppose pour l'heure fermement.