Au Trocadéro, l'"impatience" avant la libération des otages du Hamas
information fournie par AFP 10/10/2025 à 15:44

Des portraits d'otages détenus à Gaza, pendant un rassemblement place du Trocadéro à Paris, le 10 octobre 2025 ( AFP / Dimitar DILKOFF )

"Entre l'euphorie et l'impatience": répondant comme chaque semaine à l'appel d'institutions juives, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées vendredi midi place du Trocadéro, à Paris, pour dire leur "espoir" d'une libération prochaine des otages du Hamas.

"On souhaite, on prie, on allume des bougies. Vous ne pouvez pas vous imaginer le nombre de bougies qu'on a allumées depuis deux ans!", affirme à l'AFP Elisabeth, pharmacienne à la retraite de 75 ans (elle n'a pas souhaité donner son nom).

Après la signature d'un accord de cessez-le-feu à Gaza et de libération des otages, la retraitée exprime de "la joie" même si "tant que nos otages ne sont pas là, je n'y crois pas".

Il y a plus de monde que d'habitude au rassemblement hebdomadaire avec, dans les rangs, des personnalités comme l'ancienne journaliste Anne Sinclair ou le Grand rabbin de France Haïm Korsia.

L'ancienne journaliste Anne Sinclair (c) et le président du CRIF, Yonathan Arfi (d) participent à un rassemblement pour la libération des otages, place du Trocadéro à Paris, le 10 octobre 2025 ( AFP / Dimitar DILKOFF )

"C'est un vendredi particulier parce que c'est un vendredi d'espoir", affirme au micro Yonathan Arfi, le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France) qui organise depuis deux ans le rassemblement, avec la branche française de l'association féminine Wizo.

"Nous espérons de bonnes nouvelles lundi. Nous nous retrouverons quand même vendredi prochain pour, on l'espère, célébrer ce moment", ajoute-t-il.

De petits pots d'anémones ont été déposés par terre, en forme de ruban symbolisant le soutien aux victimes, et des manifestants distribuent des roses jaunes et du mimosa.

"Le Hamas a jusqu'à lundi midi pour libérer les otages. On attend pour voir si ça sera effectivement le cas", dit à l'AFP Raphaël Elgrishi, 74 ans.

"J'ai quelques craintes que tous ne soient pas libérés, puisqu'ils ne savent pas où sont un certain nombre d'otages assassinés", ajoute-t-il, en promettant de "ne rien lâcher tant que le dernier ne sera pas rentré".

Des portraits d'otages détenus à Gaza, pendant un rassemblement place du Trocadéro à Paris, le 10 octobre 2025 ( AFP / Dimitar DILKOFF )

Selon le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, sur les 48 otages détenus à Gaza - 47 enlevés durant l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et un soldat tué en 2014 dont le Hamas détient la dépouille - 20 sont vivants et 28 décédés.

Au milieu de la cérémonie parisienne, un orateur annonce la nouvelle: "Le cessez-le-feu est entré en vigueur!" et des applaudissements retentissent.

Viviane Cohen, 70 ans, se sent également "entre l'euphorie et l'impatience, avec de la nervosité aussi".

"Je me dis que s'il y a une liesse en Israël, ça n'est pas pour rien! Les familles d'otages doivent avoir des informations que nous n'avons pas. Donc j'ai confiance", affirme-t-elle.