Au moins 100 morts à Gaza dans des frappes israéliennes
information fournie par Reuters 18/05/2025 à 13:16

(Actualisé avec déclarations des services de Netanyahu et sort de Mohamed Sinouar)

par Nidal al-Mughrabi

Des bombardements israéliens ont fait au moins 100 morts au cours de la nuit dans la bande de Gaza, ont déclaré dimanche les autorités de l'enclave palestinienne, malgré un nouveau cycle de pourparlers indirects entre Israël et le Hamas sur un éventuel cessez-le-feu.

L'armée israélienne ne s'est pas exprimée dans l'immédiat. Elle a intensifié ses frappes sur la bande de Gaza depuis jeudi, faisant des centaines de morts, en préparation d'une nouvelle offensive terrestre destinée à prendre le "contrôle opérationnel" de certaines parties du territoire palestinien.

"Nous avons au moins 100 martyrs depuis cette nuit. Des familles entières ont été effacées des registres de l'état civil par les bombardements israéliens", a dit Khalil al Dekrane, porte-parole du ministère gazaoui de la Santé, interrogé au téléphone par Reuters.

Israël bloque l'entrée de nourriture, d'équipements médicaux et d'essence dans la bande de Gaza depuis début mars pour tenter de contraindre le Hamas à libérer les otages enlevés lors de l'attaque du mouvement armé palestinien sur son territoire le 7 octobre 2023. Le gouvernement israélien a approuvé des plans susceptibles de conduire à une prise de contrôle de l'ensemble de la bande de Gaza et à une maîtrise de l'acheminement de l'aide humanitaire.

Le Hamas affirme qu'il ne libérera les otages qu'en cas de cessez-le-feu israélien.

Des médiateurs de l'Egypte et du Qatar, soutenus par les Etats-Unis, ont ouvert samedi un nouveau cycle de pourparlers indirects entre les deux parties mais des sources proches de ces négociations ont déclaré à Reuters qu'aucune avancée n'avait été enregistrée.

Un responsable palestinien informé de la teneur des échanges qui se déroulent à Doha, capitale du Qatar, a déclaré: "Le Hamas est flexible sur le nombre d'otages qu'il peut libérer mais le problème réside toujours dans l'engagement israélien à mettre fin à la guerre."

Sky News Arabica et la BBC ont toutes deux rapporté que le Hamas avait proposé de libérer environ la moitié des otages qu'il retient encore en échange d'un cessez-le-feu de deux mois et de l'élargissement de prisonniers palestiniens par Israël.

Contacté par Reuters, un responsable du Hamas a dit: "La position d'Israël est inchangée, ils veulent la libération de leurs prisonniers sans engagement à mettre fin à la guerre."

Les services du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, ont pour leur part rapporté que les discussions portaient sur la fin de la guerre, une trêve et un accord sur les otages. La fin de la guerre nécessite la démilitarisation de Gaza et le départ des activistes du Hamas, ont-ils souligné dans un communiqué.

Un responsable israélien a dit que peu de progrès avaient été effectués.

Evénement susceptible de compliquer ces discussions, des médias arabes et israéliens ont rapporté que le chef du Hamas, Mohamed Sinouar, qui a succédé à son frère Yahya Sinouar, pourrait avoir été tué. Le Hamas n'a ni confirmé ni démenti cette information. Le ministère israélien de la Défense ne s'est pas exprimé dans l'immédiat.

L'un des bombardements israéliens au cours de la nuit a frappé un camp de tentes abritant des familles déplacées à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza. Des femmes et des enfants ont été tués, des dizaines de personnes blessées et plusieurs tentes incendiées, selon des témoins.

Cinq journalistes, certains avec leur famille, figurent parmi les victimes de la nuit. Selon des responsables médicaux, au moins 20 membres d'une même famille ont été tués dans le nord de la bande de Gaza.

Zakaria Sinouar, autre frère de Yahya Sinouar, tué par Israël en octobre dernier, et trois de ses enfants ont été tués par une frappe aérienne israélienne sur leur tente dans le centre de la bande de Gaza, selon le personnel médical gazaoui. Il était professeur d'histoire à l'université de Gaza.

(Nidal Al-Mughrabi et May Ange; version française Jean Terzian et Bertrand Boucey)