Assurances-vie : d'où viennent les différences de rendement ?
information fournie par Boursorama avec LabSense 20/02/2018 à 04:05

Bien que le fonds en euros de l'assurance-vie reste le placement le plus sûr et fiable à moyen ou long terme, d'importantes différences de rendement subsistent entre les établissements. Mauvaise gestion, risques trop mesurés, distribution inégale des gains ? Pourquoi un même contrat peut-il rapporter seulement 2% chez un assureur et 4% chez un autre ? Explications.

Assurances-vie : d'où viennent les différences de rendement ? / iStock.com - Rostislav_Sedlacek

Des investissements différents selon les établissements

Plus qu'une affaire de compétences inégales entre les gestionnaires de portefeuilles, ce sont bien leurs choix financiers qui expliquent en partie les écarts de rendement des assurances-vie. Certains assureurs mutualisés choisissent par exemple de ne pas investir en emprunts d'Etats (beaucoup plus sûrs) pour ne se consacrer qu'aux emprunts d'entreprise (ou corporate). Un portefeuille obligataire qui comporte alors plus de risques mais offre de bien meilleurs rendements. D'autres mutuelles préfèrent quant à elles les investissements dans les obligations convertibles.
D'autre part, les rendements, souvent les plus faibles, sont ceux offerts par les grands réseaux bancaires, qui pratiquent une gestion moins risquée. Des variations subsistent toutefois entre ces banques et sont généralement fonction de la richesse de l'établissement. Si celui-ci dispose de fonds propres suffisants, à même de compenser ses pertes, il pourra se permettre une plus grande diversification, alors qu'un autre établissement plus modeste devra éviter toute prise de risque.

Frais de gestion et redistribution des bénéfices

Une autre explication de la différence de rendements que l'on peut constater entre les établissements réside dans la disparité des frais de gestion. En effet, certains contrats comportent plusieurs niveaux de frais de gestion en fonction des sommes placées. Les plus petits contrats doivent ainsi supporter 0,7 ou 0,8% de frais de gestion alors qu'ils ne seront que de 0,5% à partir de 40 000€ par exemple et 0,3% à partir de 150 000€. L'écart se retrouve alors mécaniquement dans les rendements distribués aux investisseurs. D'une manière plus générale, l'assureur ponctionne plus ou moins de frais de gestion annuels selon les contrats, même lorsqu'ils sont adossés au même fonds en euros. Certains contrats peuvent par ailleurs comporter des frais sur versements mais pas de frais de gestion, et inversement. Ce qui aura des conséquences sur le rendement final du placement.
Enfin, l'assureur peut décider de conserver une part plus ou moins importante des gains réalisés sur le fonds en euros. Si la loi impose de redistribuer au moins 90% des bénéfices aux assurés, certains s'en tiennent là, alors que d'autres reverseront parfois 100% des bénéfices.

Trucs et astuces

D'autres variations de rendement peuvent être dues à des gestes commerciaux. Certains assureurs décident en effet de ne pas prélever l'intégralité des frais prévus au contrat afin de gagner des parts de marché. D'autres choisiront à l'inverse de réduire leur taux de rendement sur une année par exemple afin de se constituer une cagnotte qui servira à gonfler la performance de l'année suivante.