Assurance chômage : les comptes de l'Unédic sont dans le vert
information fournie par Boursorama avec Media Services 22/02/2023 à 11:58

L'Unédic, qui gère le régime d'assurance chômage, prévoit un excédent de près de 4 milliards d'euros en 2023.

( AFP / DOMINIQUE FAGET )

L'Unédic, qui gère le régime d'assurance chômage, a annoncé mardi 21 février prévoir un excédent de 3,8 milliards d'euros en 2023. L'organisme paritaire, qui présentait ses prévisions financières pour le régime d'assurance chômage à l'horizon 2025, prévoit également un solde positif de +4,7 milliards en 2024 et de +8,6 milliards en 2025 , "favorisé par des facteurs conjoncturels et réglementaires", à savoir les réformes successives d'indemnisation des chômeurs.

La précédente prévision pour 2024 était moins optimiste (+4,2 milliards).

Le solde de 8,6 milliards pour 2025, s'il se réalise, serait "historiquement élevé", a souligné lors d'une conférence de presse au siège de l'Unédic son directeur général, Christophe Valentie, qui a toutefois invité à la "prudence" compte tenu de la volatilité de la conjoncture.

Ces excédents permettraient de résorber une partie de la dette , qui s'établirait à 55,5 milliards fin 2023, 50,8 milliards fin 2024 et 42,2 milliards fin 2025. Une réduction qui "permet de préparer l'avenir" et de "faire face à d'éventuels chocs économiques, notamment en régénérant les capacités à solliciter les marchés financiers en cas de besoin", souligne l'Unédic.

La dette resterait toutefois supérieure à son niveau d'avant crise (36,8 milliards fin 2019), comprenant 18,4 milliards liés aux mesures d'urgence Covid-19. Les partenaires sociaux souhaitent que "l'État reprenne la totalité de cette dette" Covid, mais "on connaît un peu la réponse", a expliqué le vice-président de l'Unédic, Jean-Eudes Tesson.

Les recettes s’élèveraient à 45,7 milliards en 2023, 47,5 milliards en 2024 et 48,9 milliards en 2025, une augmentation "principalement due à la dynamique des salaires portée par l'inflation".

À l'inverse, à l'horizon 2025, "les dépenses reculeraient, du fait de la reprise économique et de l'impact des réformes de l'assurance chômage entrées en vigueur en 2021 et en 2023". Les dépenses totales s'établiraient à 41,9 milliards en 2023, 42,8 mds en 2024 et 40,3 mds en 2025.

Sur les 8,6 milliards d'excédent de 2025, 5,2 milliards seraient liés aux réformes réglementaires. Le changement de calcul du salaire journalier de référence (SJR) devrait générer 2,2 mds d'économie par an à partir de 2023.

La réforme entrée en vigueur le 1er février, qui prévoit une baisse de 25% de la durée d'indemnisation pour tous les demandeurs d'emploi qui ouvrent des droits, devrait voir ses effets monter progressivement en puissance : elle ne produirait aucun effet en 2023, puis 0,7 milliard d'économie en 2024, 3 milliards en 2025 et, en régime de croisière, 4,5 milliards d'économie par an. L'Unédic prévoit que le nombre de chômeurs indemnisés en fin d'année passe de 2,4 millions en 2022 et 2023 à 2,2 millions en 2025.

Côté emploi, en 2023 les créations nettes d'emplois affiliés à l'assurance chômage freineraient fortement (+6.000, contre +305.000 en 2022), surtout portées par les entrées en apprentissage. Elles redémarreraient de manière limitée en 2024 (+66.000) et de manière plus notable en 2025 (+152.000).