Assurance auto : la future boîte noire obligatoire va-t-elle faire grimper les primes ? information fournie par Boursorama avec LabSense 02/08/2022 à 06:30
Depuis le 6 juillet dernier, les voitures neuves sont équipées de boîtes noires. À l’instar de celles des avions, elles permettront de délivrer des informations sur le mode de conduite adopté au moment d’un éventuel accident. Certains craignent qu’à terme ce dispositif puisse faire grimper les primes d’assurance. Décryptage.
Un dispositif obligatoire sur les voitures neuves
Depuis le 6 juillet dernier, les véhicules neufs commercialisés sur le marché européen doivent être équipés de nouveaux dispositifs de sécurité. L’aide au freinage d’urgence, le régulateur de vitesse intelligent, l’assistance au maintien dans la voie de circulation font partie de ces équipements obligatoires, tout comme la boîte noire. Cette dernière, similaire en plusieurs points à celle que l’on trouve dans les avions, permet d’enregistrer un certain nombre de données collectées en cas d’accident. Si cet équipement semble légitime pour comprendre les causes d’un accident de la route, des inquiétudes émergent autour de l’accès aux données et leur utilisation.
Le point sur les données enregistrées
La boîte noire installée sur les voitures a accès aux organes considérés comme sensibles. Elle enregistre et analyse des données concernant la vitesse, la force de collision, le régime du moteur, l’accélération ou le freinage, le port de la ceinture, l’inclinaison de la voiture et l’utilisation du clignotant. Contrairement aux dispositifs que l’on trouve dans les avions, la boîte noire destinée aux voitures neuves n’enregistre pas les conversations à l’intérieur de l’habitacle. Par ailleurs, les données enregistrées sont écrasées au fur et à mesure. En cas d’accident, l’appareil ne conserve ainsi que les 30 secondes enregistrées avant la collision et les 10 secondes suivantes.
QUID de leur utilisation ?
Les promoteurs de la boîte noire assurent que les données ne seront utilisées qu’à des fins statistiques en cas d’accident. Utilisée depuis 2006 sur les véhicules neufs outre-Atlantique, elle aurait permis de réduire de 20 % les accidents de la route. Les professionnels des assurances se veulent rassurants, précisant que les informations ne seront aucunement transmises aux compagnies d’assurance. Olivier Moustacakis, co-fondateur d’Assurland.com indique que, selon lui, même si c’était le cas, elles ne constitueraient pas un frein à l’indemnisation en cas d’accident. L’expert craint une hausse du prix des voitures neuves équipées de boîtes noires. Or, une voiture plus onéreuse coûte plus cher à assurer. Il indique en revanche qu’en cas de baisse significative du nombre d’accidents de la route, les primes d’assurance devraient également baisser sur le moyen terme.
Un cadre flou
Les détracteurs de la boîte noire pointent quant à eux l’absence de garanties légales entourant l’utilisation des données. Interrogée sur RMC, Nathalie Troussard, secrétaire générale de la Ligue des automobilistes, craignait notamment qu’in fine, les données puissent être utilisées par l’État ou les organismes privés à l’encontre du conducteur. Par exemple, à l’heure actuelle, aucun cadre ne protège les automobilistes contre des malus ou augmentation de leurs primes d’assurance en cas d’incident enregistré par une boîte noire.