Argentine: l'inflation reste contenue, à 1,9% en août information fournie par Boursorama avec AFP 11/09/2025 à 08:31
L'inflation en Argentine s'est établie en août à 1,9% sur un mois, poursuivant sa décélération après plus d'un an et demi d'austérité sous la présidence de l'ultralibéral Javier Milei, pourtant sévèrement douché ce week-end lors d'un scrutin provincial test.
Après 1,6% en juin et 1,9% en juillet, l'indice des prix à la consommation (IPC) d'août publié mercredi par l'Institut de la statistique (Indec) place la hausse des prix à la consommation cumulée sur douze mois à 33,6%. Soit une décélération très marquée, alors que fin 2024, elle s'établissait à 117,8% sur douze mois.
Sur les huit premiers mois de 2025, l'inflation cumule 19,5%, là encore une chute spectaculaire par rapport aux 94,8% sur la même période en 2024.
"Encore une fois l'inflation en dessous de 2%. Super Luis Caputo !!!" a claironné Javier Milei sur son compte X, félicitant son ministre de l'Économie. Celui-ci a souligné pour sa part que "pour la première fois depuis 2017, l'inflation est restée inférieure à 2% pendant quatre mois consécutifs".
Le succès contre l'inflation du gouvernement Milei, au pouvoir depuis décembre 2023, s'est réalisé au prix d'une drastique austérité budgétaire tous azimuts, une "tronçonneuse" selon le symbole fétiche du chef de l'État, qui a affecté l'emploi public et vu le définancement de maints secteurs comme les médicaments, les retraites, l'éducation, ainsi que l'assèchement de subventions à l'énergie et aux transports.
L'Argentine a enregistré en 2024 son premier excédent budgétaire depuis 14 ans, mais la stabilisation économique tarde à se traduire au niveau de l'activité, des salaires et de la consommation. Le pouvoir d'achat des retraités est l'un des plus affectés.
"Les biens et services augmentent plus que ne le reflète l'indice de l'Indec (...) et chaque mois, je perds du pouvoir d'achat", se plaignait mercredi auprès de l'AFP Matias Schmuckler, architecte de Buenos Aires de 28 ans, reflétant le scepticisme de nombre d'Argentins sur le mode de calcul, daté, de l'IPC.
Dimanche, l'imposante province de Buenos Aires (37% de l'électorat) a infligé un net revers électoral au parti de Javier Milei, devancé de 14 points par l'opposition péroniste (centre-gauche), dans un scrutin régional qui était perçu comme le premier gros test électoral depuis 2023, et avant-goût des législatives, nationales celles-là, de mi-mandat prévues le 26 octobre.
Javier Milei a reconnu "une claire défaite" politique, mais, inflexible et se prévalant du soutien du Fonds monétaire international (FMI), a affirmé qu'il "ne déviera pas d'un millimètre" de son cap économique, "défendra becs et ongles" l'équilibre budgétaire et sa politique de change, malgré des marchés financiers nerveux, considérant le peso surévalué.
Le président Milei justement s'est félicité de ce que l'indice des prix modéré d'août a été obtenu "dans le contexte d'un mois de grande volatilité" financière.