Argentine: inflation à 1,6% en juin, tendance baissière maintenue
information fournie par Boursorama avec AFP 15/07/2025 à 08:06

Javier Milei, à Buenos Aires, le 5 juillet 2025 ( AFP / LUIS ROBAYO )

L'inflation en Argentine s'est établie en juin à 1,6% sur un mois, selon les chiffres officiels, un très léger regain par rapport au 1,5% de mai, mais confortant la tendance à la décélération après un an et demi d'austérité sous la présidence de l'ultralibéral Javier Milei.

L'indice des prix à la consommation (IPC) pour juin, publié lundi par l'Institut national de la statistique (Indec), place en juin l'inflation cumulée en interannuel à 39,4% sur 12 mois. A la fin 2024, l'inflation sur 12 mois s'établissait à 117,8%.

Sur les six premiers mois de 2025, elle cumule 15,1%, contre 79,8% pour le premier semestre 2024, autre marqueur d'une inflation contenue.

"IPC à 1,6%, les Argentins de bien célèbrent, les mandrills pleurent", a commenté Javier Milei sur son compte X, usant du terme péjoratif avec lequel il qualifie régulièrement les critiques de sa politique économique. Signant son message d'un "VLLC !" (pour "Vive la Liberté, bordel !").

En dépit d'un indice mensuel d'inflation calé en décélération, plusieurs études pointent régulièrement un pouvoir d'achat toujours en souffrance pour une majorité d'Argentins. Des économistes, et opposants, ont mis en cause l'IPC mensuel, aux critères datant de 20 ans, et ne correspondant plus selon eux aux modes de consommation.

En juin selon l'Indec, la hausse de services tels que gaz, eau et électricité a dépassé du double l'inflation, à +3,4 %, tandis que celle des aliments et boissons non alcoolisées ne s'établissait qu'à 0,6%.

Elu en décembre 2023, Javier Milei a appliqué à l'Argentine, 3e économie d'Amérique latine à l'inflation et l'endettement chroniques, un "plan de stabilisation orthodoxe", une thérapie choc d'austérité budgétaire et de coupes dans la dépense publique.

L'inflation été ramenée en 18 mois de 211% (après le choc initial d'une dévaluation) à 39,4% en interannuel, au prix d'une récession (-1,8%) et de pertes de dizaines de milliers d'emplois (dont près de 50.000 dans la fonction publique).

L'Argentine a enregistré en 2024 son premier excédent budgétaire depuis 14 ans, mais a vu la pauvreté bondir à 52,9%, sans précédent depuis une vingtaine d'années, avant de baisser fin 2024 à 38,1%, soit un niveau comparable au moment de l'accession au pouvoir du président Milei.