Après avoir vu Poutine, Trump s'attaque au vote par correspondance information fournie par AFP 18/08/2025 à 19:35
Donald Trump a martelé lundi vouloir "se débarrasser du vote par correspondance" pour contrer une supposée fraude électorale, l'une de ses principales idées fixes, et alors que Vladimir Poutine lui aurait exprimé son soutien sur ce sujet lors de leur rencontre en Alaska.
"Je vais mener un mouvement pour se débarrasser du VOTE PAR CORRESPONDANCE, et pendant qu'on y est, aussi des MACHINES ELECTORALES, +imprécises+, très onéreuses, et fortement controversées, qui coûtent dix fois plus que le papier à filigrane, précis et sophistiqué, qui est plus rapide et qui ne laisse AUCUN doute à la fin de la soirée sur qui a GAGNÉ et qui a PERDU l'élection", a déclaré le président américain dans une longue publication sur sa plateforme Truth Social.
Le milliardaire républicain a annoncé qu'il signerait un décret pour "aider à apporter de l'HONNÊTETÉ dans les élections de mi-mandat", en novembre 2026, sans pour autant donner de précisions sur le contenu du texte.
Donald Trump n'a jamais reconnu sa défaite à la présidentielle de 2020 face à Joe Biden et a dénoncé sans fondement des fraudes électorales massives, notamment dans le vote par correspondance - une méthode largement utilisée aux Etats-Unis.
Il prédit dans son message sur Truth Social que sa volonté d'abolir le vote par correspondance serait contestée par les démocrates car, selon lui, ils "TRICHENT À DES NIVEAUX JAMAIS VUS AUPARAVANT".
- Poutine -
Dans une interview donnée vendredi après sa rencontre en Alaska avec Vladimir Poutine, le républicain de 79 ans avait en outre affirmé que le dirigeant russe lui avait dit être du même avis que lui sur le vote par correspondance.
Vladimir Poutine "m'a dit: +votre élection a été truquée à cause du vote par correspondance+", a affirmé le président américain sur Fox News.
"Il m'a dit: +aucun pays n'a le vote par correspondance. C'est impossible d'avoir du vote par correspondance et des élections honnêtes+", a-t-il ajouté.
Lundi, avant de recevoir à la Maison Blanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky et des dirigeants européens, le républicain a repris ces allégations à son compte.
"Nous sommes désormais le seul pays au monde qui utilise le vote par correspondance. Tous les autres l'ont abandonné à cause des FRAUDES ELECTORALES MASSIVES", a-t-il écrit.
Une affirmation fausse, puisque de nombreux pays, notamment européens, utilisent le vote par correspondance pour tous types d'élections.
Fiona Hill, ancienne conseillère de Donald Trump sur les affaires russes et européennes lors de son premier mandat, a affirmé dimanche que les propos rapportés du président russe n'étaient pas une surprise.
"Poutine veut semer le chaos dans le système électoral américain avant les élections de mi-mandat. Alors évidemment, il y va à fond dans cette question de vote par correspondance", a-t-elle déclaré sur CBS News.
- "Fiable" -
Le chef de la minorité démocrate au Sénat, Chuck Schumer, a dénoncé les derniers propos du président républicain comme "encore un autre moyen pour Trump d'empêcher les Américains d'utiliser leurs voix dans le processus démocratique
"Deux faits: Donald Trump a perdu l'élection de 2020 et le vote par correspondance est sûr, sécurisé, et fiable", a-t-il souligné dans un communiqué.
Donald Trump avait déjà signé fin mars un décret visant à restreindre le vote par correspondance et à imposer aux Etats américains des contrôles renforcés sur les listes électorales.
Aux Etats-Unis, l'organisation des élections est de la prérogative des Etats, tandis que le Congrès met en place un certain cadre.
Mais Donald Trump remet en question cette idée et selon lui, l'autorité de l'Etat fédéral prime sur celle des Etats, qui "doivent faire ce que l'Etat fédéral, représenté par le président des Etats-Unis, leur dit de faire, POUR LE BIEN DE NOTRE PAYS".
Des experts avaient estimé que le décret de mars représentait un abus des prérogatives présidentielles. Le professeur de droit électoral Rick Hasen, de l'Université de Californie à Los Angeles (UCLA), l'avait ainsi qualifié de "coup de force de l'exécutif" et des associations avaient annoncé le contester en justice.