Alimentation : vers une pénurie de riz en 2023 ?
information fournie par Boursorama avec Media Services 18/10/2022 à 13:20

Les professionnels du secteur redoutent une pénurie et une flambée des prix du riz en raison d'une récolte fortement perturbées par des évènements climatiques et un marché tendu par le contexte géopolitique.

Photo d'illustration. ( AFP / BENSON IBEABUCHI )

Trouver du riz cet hiver pourrait bien devenir une gageur. Comme le révèle BFMTV, qui s'appuie sur les déclarations du Syndicat de la Rizerie Française (SRF), les approvisionnements en riz risquent d'être fortement perturbés. Pour Thierry Liévin, président du SRF, les soucis pourraient se faire ressentir "à partir de février/mars, à l'arrivée des nouvelles récoltes".

En France, près de 200.000 tonnes de ce féculent sont importés chaque année . Sauf que les fortes chaleurs, suivies de pluie diluvienne ont mis à mal les principaux producteurs que sont l'Inde et le Pakistan. Ces évènements climatiques auraient d'ores et déjà détruit 250.000 tonnes de riz, mais également toutes les infrastructures permettant leur culture et leur exportation. Logiquement, ces Etats ont mis le haro sur les exportations pour subvenir en priorité aux besoins de leur population.

Crise énergétique et guerre en Ukraine

Outre ces catastrophes, la crise énergétique mondiale va également tendre le marché mondial de riz. 40% du féculent acheté en grande surface est étuvé, pour éviter aux grains de coller entre eux. Un traitement gourmand en énergie, qui va subir de plein fouet les prix de l'énergie. Conséquence, des hausses de tarifs dans les rayons et une baisse de la production.

La guerre en Ukraine a également déstabilisé le marché mondial. Les difficultés pour certains pays asiatiques à se procurer des céréales, les ont incités à se tourner vers le riz, et ainsi augmenter la demande, tandis que l'offre ne suit pas.

Si l'Union européenne, dont la France, produit moins de trois millions de tonnes de riz par an, cette production sera insuffisante pour combler les trous. D'autant plus que la sécheresse estivale a entraîné une baisse de rendement de plus de 20%, selon Thierry Liévin.