Agroalimentaire: le néo-zélandais Fonterra va céder une partie de ses activités à Lactalis information fournie par Boursorama avec AFP 30/10/2025 à 08:46
Les agriculteurs de la coopérative laitière néo-zélandaise Fonterra ont voté jeudi en faveur de la cession d'une partie de ses activités à l'international au français Lactalis, une décision qualifiée de "pure folie" par le ministre des Affaires étrangères du pays océanien.
Le vote s'est déroulé lors d'une réunion virtuelle dans la matinée, avec quelque 88,5% des suffrages exprimés en faveur de la vente d'activités "grand public" et mondiales de Fonterra, a indiqué la coopérative dans un communiqué.
La cession se chiffre à 4,2 milliards de dollars néo-zélandais (quelque 2,1 milliards d'euros) et l'accord porte sur des marques comme Anchor, Mainland ou encore Kapiti.
Le président de Fonterra, Peter McBride, a déclaré que la coopérative était ravie d'avoir reçu un "mandat fort" de la part des agriculteurs qui en sont membres.
"Nous pourrons concentrer l'énergie et les efforts de Fonterra sur ce que nous faisons le mieux. Nous aurons une activité simplifiée et plus ciblée, dont la valeur ne peut être surestimée", a-t-il affirmé.
L'accord devrait être conclu au premier semestre 2026, selon Fonterra, sous réserve des autorisations réglementaires et du processus de séparation des activités de consommation du reste de la coopérative.
Le ministre des Affaires étrangères, Winston Peters, a déclaré que ce vote était une "pure folie" et représentait de "l'autosabotage économique". "C'est une décision scandaleuse et imprudente qui revient à céder la valeur ajoutée de la Nouvelle-Zélande à une entreprise d'un grand pays de l'UE", a-t-il déclaré dans un message publié sur les réseaux sociaux.
En Australie voisine, Lactalis dispose déjà de 15 sites de production et emploie plus de 2.500 personnes.
Lactalis, restée une entreprise familiale depuis sa création en 1933, a dépassé pour la première fois en 2024 les 30 milliards d'euros de ventes. Le groupe français, basé à Laval, dans le nord-ouest de la France, est présent dans 50 pays et emploie 85.500 collaborateurs.
Il a bouclé en juin le rachat des activités américaines de General Mills dans les yaourts, revendiquant désormais la place de "troisième acteur de l'ultra-frais" aux Etats-Unis.