Affaire Epstein : Larry Summers, ex-ministre américain des Finances, quitte OpenAI
information fournie par Boursorama avec Media Services 20/11/2025 à 09:45

L'économiste avait notamment occupé les fonctions de secrétaire au Trésor des Etats-Unis de 1999 à 2001, sous l'administration Clinton.

Larry Summers, le 17 avril 2024, à Washington DC ( AFP / MANDEL NGAN )

Au coeur d'une polémique sur ses liens avec Jeffrey Epstein, l'ancien ministre américain des Finances Larry Summers va quitter le conseil d'administration d'OpenAI, ont rapporté plusieurs médias américains, mercredi 19 novembre.

Cette décision intervient après la publication de courriels révélant les échanges réguliers de cet ex-ministre de Bill Clinton avec Epstein, délinquant sexuel mort en prison en 2019 avant son procès pour crimes sexuels. "Conformément à mon annonce de me retirer de mes engagements publics, j'ai également décidé de démissionner du conseil d'administration d'OpenAI", a indiqué Summers, qui avait rejoint la société en 2023, dans un communiqué relayé par les médias américains. "Je suis reconnaissant d'avoir eu l'opportunité de servir (l'entreprise), enthousiaste quant à son potentiel et impatient de suivre ses progrès", a-t-il ajouté.

"Comment ça va, la vie fortunée et dissolue ?"

L'université de Harvard, dont Summers fut président, a également confirmé que l'économiste se retirerait de l'enseignement. L'ex-ministre avait lui-même annoncé lundi qu'il "prenait du recul", après qu'une commission de la Chambre des représentants a rendu publics des courriels avec Epstein. Un porte-parole de Summers n'a pas immédiatement répondu aux questions de l'AFP.

L'affaire Epstein a été relancée cette semaine par la publication de courriers électroniques du financier new-yorkais. Parmi ces correspondances figurent des échanges avec Larry Summers. "Comment ça va, la vie fortunée et dissolue ?", avait écrit ce dernier, le 27 octobre 2017, à Jeffrey Epstein. Il avait répondu : "Quand nous nous verrons, je m'efforcerai de vous fasciner avec des histoires folles sur Washington !!!".

Après s'y être longtemps opposé, Donald Trump a promulgué mercredi une loi qui contraint son gouvernement à rendre public l'ensemble des documents dans l'affaire Epstein. Le flou demeure cependant sur l'étendue des révélations à attendre. Le président américain a toujours démenti avoir connaissance du comportement criminel de celui avec qui il fut proche avant de se brouiller dans les années 2000, affirmant que leur dispute avait eu lieu des années avant que ces crimes n'éclatent au grand jour.

Epstein, riche financier, évoluait depuis des années dans les cercles des élites, entretenant des liens étroits avec des magnats, des responsables politiques, des universitaires et des célébrités. Certains d'entre eux pourraient être impliqués dans un réseau de trafic sexuel de mineures et de jeunes femmes. La mort en prison de Jeffrey Epstein, attribuée officiellement à un suicide, et les délais pour rendre publics les documents d'enquête ont nourri des spéculations complotistes. Une partie des Américains et des figures de la droite radicale pensent qu'il aurait en fait été assassiné pour l'empêcher de mettre en cause des personnalités de premier plan.