Achat de F-35 : après la rallonge exigée par les États-Unis, la Suisse envisage d'acheter moins d'avions que prévu
information fournie par Boursorama avec Media Services 07/07/2025 à 08:50

Berne et Washington sont en désaccord sur le prix final des 36 avions commandés pour remplacer la flotte vieillissante suisse.

Un F-35 à Berlin, en Allemagne, le 5 juin 2014. ( AFP / RALF HIRSCHBERGER )

Le ministre suisse de la Défense a indiqué dimanche 6 juillet que son pays envisageait différentes options, dont une baisse du nombre d'appareils achetés, après l'application par les États-Unis d'un surcoût sur un contrat d'achat d'avions de combat F-35.

"Nous allons respecter le budget maximum prévu. Si le prix devait être supérieur, nous étudierions différentes options comme d'acheter moins d'avions, ou de chercher des optimisations au sein du projet", a déclaré le ministre de la Défense suisse, Martin Pfister, dans un entretien publié par Le Matin Dimanche .

"Il existe aussi une marge de manœuvre, par exemple par rapport aux affaires 'offset'", qui sont des contreparties convenues avec le fabricant pour investir ou créer de l'activité économique en Suisse , a-t-il ajouté.

Selon Berne, la Suisse et les États-Unis sont convenus contractuellement d'un prix ferme en 2022 d'un peu plus de 6 milliards de francs (6,4 milliards d'euros actuels) pour ces avions de combat de l'américain Lockheed Martin. Mais le 25 juin, le gouvernement suisse a annoncé que les États-Unis réclamaient des surcoûts s'élevant à entre à entre 650 millions à 1,3 milliard de dollars liés à l'inflation et à la hausse des prix des matières premières et de l'énergie.

Un "malentendu" sur le prix

Les États-Unis évoquent un "malentendu" selon Berne, qui cherche une solution "négociée".

"J'ai bien l'intention d'apporter des solutions et ce, le plus vite possible. Il serait en tout cas nécessaire d'acheter cet avion", a assuré Martin Pfister au Matin Dimanche , car "même avec ce surcoût, le F-35 reste moins cher que ses concurrents" .

"C'est aussi un avion de nouvelle génération et il est utilisé par de nombreux pays européens. Du cap Nord en Norvège à la Sicile en Italie, plusieurs pays européens ont misé sur le F-35. I l est important pour la défense de notre espace aérien que la Suisse soit intégrée dans ce système. Je suis donc convaincu par ce choix", a-t-il relevé.

La question du surcoût fait l'objet d'une vive polémique en Suisse et une commission parlementaire a décidé d'enquêter. En septembre 2020, les Suisses avaient approuvé de justesse lors d'un vote populaire une enveloppe de 6 milliards de francs pour que le pays se dote d'une nouvelle flotte, les appareils en service F/A-18 arrivant en fin de vie vers 2030.

Lors du choix de l'appareil, le gouvernement suisse avait affirmé que l'avion américain était de loin le meilleur, au prix le plus bas de tous les concurrents en lice pour le contrat (Rafale, F/A-18 et Eurofighter). Les livraisons doivent débuter en 2027.