A Strasbourg, Tondelier appelle à "la responsabilité" de la gauche en vue de la présidentielle
information fournie par AFP 21/08/2025 à 23:29

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, aux unviversités d'été de son parti à Strasbourg, le 21 août 2025 ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

"Arrêter les gnagnagna": Les Écologistes ont rassemblé toute la gauche, y compris mélenchoniste jeudi, au premier jour de leurs universités d'été à Strasbourg, en les appelant "à la responsabilité" dans l'optique d'une candidature commune pour la présidentielle.

Dans son discours, la patronne des Ecologistes Marine Tondelier a de nouveau plaidé pour une primaire allant de Raphaël Glucksmann à Jean-Luc Mélenchon, alors que les deux hommes refusent toute idée d'union de la gauche pour 2027, chacun préférant faire cavalier seul pour réussir à s'imposer dans les sondages.

"Arrêtons avec les attaques personnelles et les guerres picrocholines, et la commedia dell’arte, et les +gnagnagna, si tu me mets un dissident là, je t’en mets un là (...) On n’a pas le temps", a-t-elle martelé, mettant la pression sur ses partenaires.

Dans un meeting, intitulé "pour gagner demain", se sont retrouvés sur scène le patron des socialistes Olivier Faure, et des représentants de toutes les formation du Nouveau Front populaire, y compris de Place publique et de La France insoumise.

Mais Thierry Brochot, délégué général de Place publique, le parti de Raphaël Glucksmann, a rapidement douché les espoirs, en estimant que l'union "n'est pas en soi une force propulsive" et ne le devient que si "elle a un sens et un projet commun".

La députée insoumise Alma Dufour a aussi acté des "divergences stratégiques" entre LFI et ses partenaires du NFP.

"L'union n'est pas la seule condition pour la victoire mais sans l'union se repètera ce qui s'est déjà passé. Comme si nous n'avions pas compris que quatre, cinq, six candidats de gauche au premier tour, c'est aucun au second tour", a répondu Olivier Faure. Et si la gauche n'était pas au second tour, elle "n'aurait plus sa place dans le débat politique", a-t-il prévenu.

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes (G), Lucie Castets l'ex-candidate du Nouveau Front populaire pour Matignon (C) et le Premier secrétaire du PS Olivier Faure (D) , aux universités d'été des Ecologistes à Strasbourg, le 21 août 2025 ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

"Huit Français de gauche sur 10 veulent l'union", a martelé l'ex-Insoumise Clémentine Autain, pro-unioniste, appelant ses partenaires "à passer à l'action".

"Il y a une bascule du fascisme qui est en cours. Elle est à l'œuvre au niveau mondial, comme si les États étaient des dominos qui tombaient(...) On a un rôle à jouer historique parce que la France fait partie des prochains dominos", a aussi averti Marine Tondelier.

Et elle a prévenu que "les écologistes n’ont pas vocation à être uniquement les gentils organisateurs de l’union", et seront représentés "dans la primaire qui s’annonce", précisant qu'elle rendrait publique "à l'automne" sa décision sur sa potentielle candidature.

Pour l'heure, au moins un point d'accord: quasiment tous promettent de voter la censure du gouvernement Bayrou lors de l'examen du budget 2026. Et de soutenir les mouvements citoyens, dont le mouvement de blocage du 10 septembre.

-"débouché politique"-

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes, aux unviversités d'été de son parti à Strasbourg, le 21 août 2025 ( AFP / SEBASTIEN BOZON )

Une mobilisation citoyenne aux contours encore flous mais "que nous devons accompagner", a assuré Olivier Faure. "Nous serons là le 10 septembre et les jours suivants", a-t-il promis. Pas pour "canaliser, dompter, instrumentaliser, ou soumettre" ce mouvement mais pour "lui offrir un débouché politique qui ne soit pas celui de l'extrême droite".

Ce rassemblement à Strasbourg fait suite à l'initiative lancée début juillet par Lucie Castets, l'éphémère prétendante à Matignon du Nouveau Front populaire, pour une candidature commune pour la présidentielle.

"La barre est haute pour une victoire de la gauche et des Ecologistes mais elle peut être atteinte", a assuré cette dernière à Strasbourg, persuadée que "l'union est la clé".

Alors que Raphaël Glucksmann a affirmé qu'il y aurait "deux offres politiques en 2027" à gauche "qui ne sont pas solubles l'une dans l'autre", Lucie Castets a répondu: "je crois que les gauches doivent être solubles. Elles sont solubles dans la lutte contre les inégalités, pour le droit international, pour la justice sociale et la justice fiscale".

Un rassemblement unitaire similaire est prévu la semaine prochaine, pour les journées d'été du PS à Blois, mais sans les Insoumis, avec qui les relations sont glaciales, notamment depuis que les socialistes ont refusé de censurer le gouvernement sur le budget 2025.

L'ode à l'union risque cependant de se voir malmener dès vendredi, aux universités d'été de LFI à Châteauneuf-sur-Isère (Drôme) avec le discours de Jean-Luc Mélenchon, déjà lancé pour sa quatrième campagne présidentielle.