A Neuilly-sur-Seine, les habitants divisés sur la condamnation de leur ancien maire Nicolas Sarkozy
information fournie par Reuters 26/09/2025 à 17:34

Nicolas Sarkozy avant le verdict de son procès sur le financement de sa campagne présidentielle de 2007 à Paris

A Neuilly-sur-Seine, ancien fief politique de Nicolas Sarkozy, les habitants affichaient vendredi des avis partagés sur la condamnation à de la prison ferme de l'ex-président de la République, qui a dirigé la ville durant près de vingt ans.

Celui qui a dirigé la France de 2007 à 2012 a été condamné jeudi à cinq ans de prison ferme après avoir été déclaré coupable d'association de malfaiteurs dans l'affaire dite du financement libyen de sa campagne électorale présidentielle victorieuse de 2007.

La peine étant assortie d'une exécution provisoire, Nicolas Sarkozy, aujourd'hui âgé de 70 ans, devrait être incarcéré d'ici un mois, même s'il fait appel de ce jugement, ce qu'il a dit avoir l'intention de faire.

Il sera le premier président de la République française à être incarcéré depuis l'après-guerre.

"C'est politique, ça ne méritait pas, me semble-t-il, la prison ferme", a réagi Gérard, un retraité croisé sur le marché de Neuilly-sur-Seine, ville cossue des Hauts-de-Seine, à l'ouest de Paris, dont Nicolas Sarkozy a été maire de 1983 à 2002.

"Je crois que la justice encore une fois a fait son travail, par des personnes compétentes, par des personnes qui savent la portée de leur jugement et que si elles ont rendu ce jugement, c'est que c'était le bon", a estimé pour sa part un autre habitant, Kamal Sahali.

"Il paie pour les erreurs qu'il a faites, si réellement il les a faites", a considéré de son côté Aurélie, commerçante sur le marché neuilléen.

"Mais ils devraient faire ça à tout le monde. A tous ceux qui font des fautes comme ça au gouvernement. Parce que je pense qu'il y en a pas mal qui truandent", a-t-elle ajouté.

Nicolas Sarkozy sera fixé le 13 octobre sur la date et les détails de son incarcération. Il a dénoncé jeudi une "injustice".

Sa condamnation à de la prison ferme a suscité une vague de réactions en France comme à l'étranger et relancé le débat sur la mesure d'exécution provisoire d'une peine, qui prévoit l'exécution du jugement malgré les recours qui pourraient être engagés.

Cette mesure concerne également la cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, condamnée à une peine d'inéligibilité de cinq ans pour détournement de fonds publics dans l'affaire des assistants parlementaires du Front national, pour laquelle un jugement en appel est prévu début 2026.

(Reportage Noémie Olive, Stéphanie Lecocq et Lucien Libert, rédigé par Blandine Hénault)