Les actionnaires du groupe français de spiritueux Marie Brizard ont voté massivement jeudi en assemblée générale, en faveur du plan de sauvetage présenté par l'actionnaire de référence Cofepp.
Les actionnaires se sont prononcé favorablement à 89,35% pour la résolution numéro 28 de l'ordre du jour de cette assemblée générale cruciale pour l'avenir d'un groupe qui connaît depuis de longs mois de graves difficultés financières.
MBWS (Marie Brizard Wine & Spirits) a accusé une perte nette comprise entre 60 et 65 millions d'euros pour 2018, après avoir déjà essuyé une perte de 67,3 millions en 2017.
Outre la liqueur qui donne son nom au groupe, MBWS, qui a réalisé en 2017 un chiffre d'affaires de 423,3 millions d'euros, détient dans son portefeuille le whisky William Peel, la vodka Krupnik et le cognac Gautier, entre autres.
Le suspense était largement éventé depuis mercredi soir et l'annonce par la direction du groupe d'un accord avec les actionnaires minoritaires, lesquels s'engageaient à voter pour ce plan, avec en contrepartie un avenant au projet permettant un meilleur traitement des petits porteurs.
La dilution des minoritaires est ainsi «sensiblement réduite» par rapport au plan initial, et permettra aux petits porteurs de juger à plus long terme de la pertinence de la stratégie conduite par Cofepp avant d'exercer (ou pas) leurs bons de souscription.
La Cofepp, qui détenait 29,47% du capital de Marie Brizard, s'est engagée à renforcer le capital du groupe et à lui prêter, en attendant, 25 millions d'euros.
Cet actionnaire, par ailleurs propriétaire du groupe français de spiritueux La Martiniquaise, est ainsi prêt à souscrire à une augmentation de capital qui lui serait réservée, d'un montant de 37,71 millions d'euros et à un prix unitaire de 4 euros.
«La dernière chance»
Au terme de cette opération, il détiendra environ 47% du capital, a indiqué Colette Neuville, présidente de l'Association des actionnaires minoritaires (Adam).
«C'est l'opération de la dernière chance», a déclaré devant les actionnaires, M. Benoît Hérault, PDG du groupe, évoquant les effets néfastes qu'aurait un redressement judiciaire pour le groupe, avec «2.000 salariés en jeu» et des marques et actifs cédés pour «20 à 30% de leur valeur».
Avec ce plan, les petits porteurs ont prévenu qu'ils votaient pour «un moindre mal», selon les termes de Mme Neuville.
Mais la direction espère toutefois «retrouver à moyen terme une solide dynamique de croissance», selon le directeur général Andrew Highcock.
L'homme par qui arrivent les liquidités, Jean-Pierre Cayard, président de Cofepp, s'est évertué à rassurer les petits actionnaires venus en nombre: «Nous avons les pieds sur terre», a-t-il assuré à des actionnaires qui ont parfois brocardé l'ancienne direction.
Il a fait valoir que son groupe était «rentable, géré dans la discrétion», évoquant des marques connues du grand public, comme le rhum Negrita, le porto Porto Cruz, ou le whisky Label 5.
La direction de Marie Brizard espère publier les comptes annuels 2018 avant le 15 mai 2019.
En Bourse , l'action a perdu 44% en trois mois et 80% en un an.
Le Revenu, avec AFP
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