FRANCFORT/BERLIN, 16 juin (Reuters) - Les attentes à plus long terme en matière d'inflation dans la zone euro devront être déconnectées de la réalité pour que la Banque centrale européenne (BCE) stimule davantage l'économie, a déclaré Luis de Guindos, le vice-président de la BCE. Alors que la croissance ralentit et que l'inflation reste bien en deçà de l'objectif de la BCE, celle-ci a récemment évoqué la perspective de mesures de relance encore plus poussées, arguant qu'une réduction des taux ou encore davantage d'achats d'actifs pourraient s'avérer nécessaires. "Ce que nous avons besoin de voir, c'est un 'désancrage' des attentes en matière d'inflation", a dit Luis de Guindos au quotidien italien Corriere della Sera. "Cela ne s'est pas encore produit, en dépit du recul des anticipations d'inflation fondées sur le marché". Les taux d'intérêt étant déjà au plus bas et un programme d'achat d'obligations de 2.600 milliards d'euros (2 900 milliards d'euros) ayant pris fin l'année dernière, les analystes font valoir que la BCE dispose de très peu de puissance de feu réelle, ses outils restants manquant d'un potentiel significatif. "S'il y a une nouvelle détérioration, alors nous réagirons", a ajouté Luis de Guindos. "Mais pour l'instant, notre politique monétaire est entièrement compatible avec l'inflation et l'activité réelle." Luis de Guindos a également souligné que la politique monétaire était largement impuissante face aux différends commerciaux mondiaux, l'un des principaux obstacles à la croissance et donc à l'inflation. "Vous pouvez certainement atténuer l'impact avec la politique monétaire, mais vous ne pourrez pas résoudre ce genre de problèmes avec la politique monétaire", a-t-il déclaré. Ewald Nowotny, membre du Conseil des gouverneurs de la BCE, a pour sa part estimé dans une déclaration publiée dimanche que la banque centrale européenne pourrait se fixer un objectif d'inflation plus flexible compte tenu de la difficulté à augmenter les prix. "Personnellement, je pense qu'il serait raisonnable d'avoir plus de flexibilité, à l'instar des banques centrales israélienne ou tchèque", a déclaré Ewald Nowotny au journal économique allemand Handelsblatt. "Je suis favorable au maintien de l'objectif de 2%, mais avec un corridor de 0,5 ou 1%, en montée ou en descente. Un atterrissage de précision est difficilement possible." La BCE a un objectif d'inflation proche de 2% mais inférieur à ce niveau. (Balazs Koranyi à Franfort, Joseph Nasr à Berlin, Benjamin Mallet pour le service français, édité par)
La BCE agira si les prévisions d'inflation dérapent-De Guindos
information fournie par Reuters 16/06/2019 à 20:22
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