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« Quels écosystèmes pour l’innovation ? » par Françoise Benhamou du Cercle des économistes
information fournie par Boursorama 29/06/2015 à 13:58

Le cadre institutionnel propice à l'innovation doit être lisible et stable

Le cadre institutionnel propice à l'innovation doit être lisible et stable

« Et si le travail était la solution ? ». C’est le thème traité cette année aux Rencontres Economiques d’Aix en Provence, du 3 au 5 juillet. L’innovation tient une place importante dans la création d’emplois. A condition de prévoir un encadrement clair, explique Françoise Benhamou.

L’innovation est perçue comme une condition nécessaire mais non suffisante de la croissance économique. Nombre d’économistes – notamment Robert J. Gordon - s’inscrivent dans la lignée de l’analyse de Robert Solow, prix Nobel d’économie en 1987, qui soulignait que les ordinateurs sont partout, mais que leur effet sur la productivité ne se perçoit pas. Rejoignant ce qu’on a appelé « le paradoxe de Solow », ils contestent l’effet de la révolution des technologies de la connaissance sur la productivité et la croissance.

Une illustration : si inventifs soient-ils du point de vue de leurs modèles économiques et sociétaux, les développements de l’économie du partage détruisent des emplois sans déboucher à court terme sur de véritables gains pour la croissance . L’innovation est alors plus destructrice que créatrice. D’autres voies sont toutefois plus prometteuses, par exemple autour de l’Internet des objets. On doit alors se demander quelles sont les conditions requises afin de constituer des écosystèmes favorables à ces innovations.

Celles-ci sont de trois ordres. Premièrement, le cadre institutionnel doit être lisible et stable : qu’il s’agisse de normes environnementales ou sociales, ou encore de règles fiscales, les changements doivent être pesés et cohérents afin de ne pas perturber les paramètres qui président à l’élaboration des plans d’affaires. Deuxièmement, des sources de financements doivent être disponibles, pas seulement au démarrage, mais pour le développement de projets dont la deuxième phase est souvent celle des difficultés. Troisièmement, et c’est là la plus importante des conditions, des centres de recherche attractifs et bien dotés doivent accueillir des talents venus d’horizons divers , dont les formations et les disciplines interagissent : l’ingénieur doit pouvoir dialoguer avec le chercheur en sciences humaines comme avec le biologiste ou le médecin.

Ajoutons deux autres conditions : la capacité à intégrer la possibilité de l’échec est essentielle. L’aversion au risque du financeur bride la propension à innover ; bien peu d’initiatives sont vouées à la réussite et l’aptitude de l’écosystème à promouvoir les expériences les plus innovantes, au risque de l’échec, participe de la construction d’une économie nouvelle. Quant au rôle de l’Etat, il est loin d’être négligeable.

On peut mentionner l’exemple de la politique israélienne qui démarre dans les années 1990 avec une politique de recherche de pointe et la création d’un fonds d’investissement géré par des acteurs issus du secteur privé, doté de 210 millions de dollars dont 85% provenant de fonds public . Israël est le pays qui compte le plus de start-up par habitant (600 participations chaque année entre 2003 et 2012, 3500 entreprises technologiques actives – source : Knowledge@Wharton).

C’est sans doute dans l’invention d’un nouveau partenariat de ce type, entre un Etat facilitateur et la profusion des initiatives privées, que l’innovation est appelée à révéler des talents et à donner naissance à l’économie de demain.

Françoise Benhamou

Françoise Benhamou est professeur des universités. Dernier livre publié « Le Livre à l’heure numérique. Papier, écrans. Vers de nouveaux vagabondages » (Le Seuil).

Ses principaux domaines d’expertise sont l’économie de l’énergie et du changement climatique, l’économie de réseaux, l’économie des télécommunications, l’économie industrielle.

Le Cercle des économistes a été créé en 1992 avec pour objectif ambitieux de nourrir le débat économique. Grâce à la diversité des opinions de ses 30 membres, tous universitaires assurant ou ayant assuré des fonctions publiques ou privées, le Cercle des économistes est aujourd’hui un acteur reconnu du monde économique. Le succès de l’initiative repose sur une conviction commune : l’importance d’un débat ouvert, attentif aux faits et à la rigueur des analyses. Retrouvez tous les rendez-vous du Cercle des économistes sur leur site .

3 commentaires

  • 29 juin 14:21

    L'économie du partage détruit des emplois et ne créé pas de crissance !Faut être prof pour écrire un tryc aussi simpliste.Les emplois seront détruits dans le secteur concerné mais les économies réalisées par les clients seront dépensées ailleurs.Le couple qui se déplace en Uber peut prendre un hôtel plus cher .Les starts-up Israéliennes sont sur l'économie du partage.Avant d'écrire un bouquin qui va plaire aux politiques et aux médias ,il faut investiguer un peu mieux que ça.


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