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«Tiny Houses»: le maxi-succès des mini-maisons aux États-Unis
information fournie par Le Figaro 22/06/2019 à 07:00

EN IMAGES - Au pays du gigantisme, le mini a la cote. De plus en plus d’Américains se tournent vers les «Tiny Houses», ces maisons de moins de 40 m², pour leur faible coût, leur minimalisme et leur moindre impact sur l’environnement.

À acheter toutes faites ou à construire soi-même, les «tiny homes» ont la cote. Ces micro-logements équipés du minimum mais toujours dotés du confort américain rencontrent un succès nouveau aux États Unis en prônant un minimalisme ainsi qu’un un mode de vie simple et détaché de la société de consommation. Le mouvement, qui inclut des maisons sur roues ou posées au sol, trouve ses origines il y a plusieurs décennies mais la crise financière de 2008 et l’arrivée des «millenials» dans la vie active lui ont donné un nouvel élan.

Premier point fort, le coût. Environ 50.000 dollars pour une maison neuve d’un peu moins de 20 m² avec intérieur personnalisé. «Nous faisons face à une crise du logement et à un parc immobilier vieillissant», observe Brandy Jones, qui a emménagé avec son mari et ses deux enfants dans une «Tiny House» il y a huit mois, à Reading, en Pennsylvanie.

Pour une maison neuve, dit-elle, il faut normalement compter «au moins» 300.000 dollars. L’option mini-maison «fait une différence énorme. Cela rend (le coût de) la vie abordable.» Les habitants de ces logements à petite échelle ont par conséquent une meilleure situation financière: 78% d’entre eux sont propriétaires, contre 65% des Américains. Seulement 32% des micromaisons sont hypothéquées, tandis que 70,7% des logements américains le sont. Enfin, 89% de ceux qui vivent dans ces «tiny houses» ont moins de dettes bancaires que l’Américain moyen.

Minimalisme

Mais, le plus souvent, le seul facteur économique ne suffit pas à emporter la décision dans un pays où la superficie médiane des maisons neuves pour une famille est de 228 m², selon le bureau du recensement. Ces 40 dernières années, «la société américaine s’était mise en mode gigantisme, à construire des maisons énormes», explique Marcus Stoltzfus, directeur commercial et marketing de Liberation Tiny Homes, un fabricant de mini-maisons situé à Leola, en Pennsylvanie, à trois heures de route de New York. Mais aujourd’hui, dit-il, «par endroits, des gens prennent conscience que vivre avec moins est très avantageux pour votre style de vie.»

«Nous aimions cette approche minimaliste», explique Scott Berrier, qui a emménagé il y a quatre mois avec sa femme dans une maison de 34 m² et apprécie de «ne plus avoir autant de choses» qu’avant. Bien que de superficie réduite, ces maisons sont plus fonctionnelles qu’un appartement traditionnel. «Il n’y a aucun espace perdu», souligne Scott. Roland Figueredo doit quitter cet été son appartement de New York pour emménager dans sa nouvelle «Tiny House», dans l’Oregon. «Nous essayons de simplifier notre vie et de nous débarrasser de tout notre bazar», confie-t-il.

Matérialisme

Même si les mentalités évoluent, les normes sociales et le matérialisme dominant restent des obstacles de taille. Les remarques, voire les critiques sont fréquentes: «Tu dois devenir claustrophobe là-dedans!», ont dit plusieurs amis à Scott lorsqu’il leur a annoncé son projet. «C’est très hipster», reconnaît Marcus Stoltzfus, pour lequel le mouvement «Tiny» a toujours une «image négative» pour certains. L’aspiration au minimalisme vaut aussi pour l’impact environnemental, explique Scott. «Vous réduisez votre empreinte carbone. Vous n’utilisez pas autant d’électricité, autant d’eau» que dans un logement classique.

Malgré ces atouts, la vague «Tiny Home» tarde à devenir un raz-de-marée. Selon certaines estimations, il y aurait aujourd’hui un peu plus de 10.000 mini-maisons aux États-Unis. Le premier frein majeur est le financement. Il est quasiment impossible de trouver un crédit immobilier classique, les banques ne considérant pas ces logements comme des maisons traditionnelles. Pour une mini-maison, elles proposent plutôt un crédit à moyen terme (jusqu’à 7 ans), à des taux sensiblement plus élevés.

Mais le principal obstacle tient à la législation: la plupart des collectivités locales interdisent à leurs résidents de vivre à l’année dans une habitation sur roues et fixent un plancher pour la superficie d’une maison, souvent au-delà de 80 m². Historiquement, bungalows, caravanes et roulottes ont mauvaise réputation, considérés comme des logements de piètre qualité, occupés par des populations très pauvres.

«Idées préconçues»

Si plusieurs États sont considérés comme progressistes sur le sujet des mini-maisons, notamment le Colorado, le Nevada ou la Caroline du Nord, les régions les plus peuplées ont jusqu’ici largement ignoré le phénomène. La maison de Scott et de Melissa, avec ses finitions impeccables, son intérieur design, munie d’une baignoire, verrière et écran de cinéma, est pourtant loin de l’image négative des «trailers» (caravanes) à l’américaine. «Il y a beaucoup d’idées préconçues», résume Scott. «Ils n’en ont pas vu assez. C’est nouveau, c’est ça, le problème.»

Les maisons de Liberation Tiny Homes, sont «construites comme une maison normale», avec les mêmes matériaux, explique Marcus Stoltzfus, dont l’entreprise a déjà réalisé plus de 65 exemplaires depuis son lancement en 2015. Une mini-maison n’a rien à voir avec un mobile-home, assure Brandy Jones, qui a habité durant plusieurs mois dans un mobile-home avant d’emménager dans une Tiny House. «C’est le jour et la nuit», dit-elle. Et si certains associent SDF et «Tiny Homes», aujourd’hui les habitants des micro-maisons sont surtout des couples ayant les moyens de dépenser plus que le prix d’un mobile-home.

Pour contourner les réglementations sévères, de nombreux acheteurs de mini-maisons s’installent sans autorisation du service local d’urbanisme. Des «communautés» se constituent un peu partout, à l’instar de Tiny Estates, à Elizabethtown (Pennsylvanie), qui a repris un ancien camping et bénéficie des autorisations nécessaires pour accueillir des mini-maisons sur roues. «C’est important d’assister à votre conseil municipal, vos comités de quartier, pour dire: voilà ce que c’est un ‘tiny home’», exhorte Scott, dont la mini-maison est située à Tiny Estates. «Ce n’est pas un truc louche clandestin. Ce sont de magnifiques petites maisons, avec un joli design, qui font plutôt grimper la valeur des maisons alentour qu’autre chose».

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