
Comment se portent les taux de crédits immobilier pour le début d'année 2022 ? ( Crédits: © Monster Ztudio - stock.adobe.com)
Le contexte de taux bas connu par les emprunteurs en 2021 pourrait bien se poursuivre en 2022. C'est en tout cas ce que les premiers chiffres de l'année laissent à penser.
Par MoneyVox,
En 2021, les taux d'intérêt des crédits immobiliers ont encore marqué les esprits, avec des emprunts parfois accordés à moins de 1 %. Mais en 2022, les banques vont devoir être plus sélectives sur les dossiers et appliquer à la lettre les décisions du Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF). Sauf rares exceptions, les emprunteurs ne pourront plus dépasser une durée de 25 ans et un taux d'endettement de 35 %. Des nouvelles qui faisaient craindre une hausse des taux d'intérêt… mais les premières données de janvier 2022 se veulent rassurantes.
Un contexte exceptionnel pour emprunter en 2021…
C'est désormais habituel pour tous les acheteurs immobiliers : les taux d'intérêt des emprunts sont extrêmement bas depuis plusieurs années. Mais l'année 2021 a encore réussi à marquer les esprits avec des taux d'intérêt qui sont passés sous la barre des 1 %. Un privilège réservé aux ménages qui présentent le meilleur profil : ceux ayant un haut niveau de revenus, un faible taux d'endettement, un apport conséquent, un montant d'épargne résiduelle important (après l'achat immobilier), et/ou des perspectives d'évolution professionnelle à plus ou moins long terme.
Par ailleurs, l'année 2021 a aussi profité d'une large diffusion du crédit immobilier, notamment aux primo-accédants. Les recommandations du Haut Conseil de Stabilité Financière en matière de durée d'emprunt et de taux d'endettement n'étaient encore que des préconisations. Mais à compter du 1e janvier 2022, celles-ci se sont transformées en obligations, faisant craindre un durcissement des conditions d'octroi cette année.
… qui devrait se poursuivre en 2022, avec quelques nuances
Seule une poignée de dossiers pourra échapper aux nouvelles règles du HCSF. Les autres devront s'y plier, tant sur la durée maximale d'emprunt de 25 ans que sur le taux d'endettement de 35 %, assurance comprise, à ne pas dépasser. Ce contexte pourrait défavoriser les foyers les plus modestes, ceux achetant pour la première fois leur résidence principale, ou encore les petits investisseurs dans l'immobilier locatif. Si les banques conservent une petite marge de manœuvre, il est probable qu'elles l'utilisent avant tout pour les meilleurs profils, faisant craindre un accès plus difficile au crédit immobilier.
En revanche, l'année 2022 devrait se poursuivre sur la même dynamique que 2021 concernant les taux d'intérêt. En effet, les premiers barèmes ont été publiés par les courtiers et les banques en ce début d'année 2022. Sur 15 ans, les taux moyens s'étalent de 0,75 à 1 % selon les données collectées par Pretto, Vousfinancer, Le-Partenaire, Emprunt-direct et Empruntis. Sur 20 ans, il faut s'attendre à des conditions variant entre 0,91 et 1,15 %, et sur 25 ans entre 1,10 et 1,40 %.
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Les banques s'arrachent les meilleurs profils
Les chiffres communiqués ci-avant ne concernent pas les meilleurs profils : les foyers les plus chanceux pourront prétendre à des taux d'intérêt inférieurs à 1 %, quelle que soit la durée d'emprunt. Selon Vousfinancer, il est possible d'obtenir 0,55 % sur 15 ans, 0,75 % sur 20 ans et 0,95 % sur 25 ans. De quoi réduire sensiblement le coût global de son crédit immobilier et de ses mensualités, ou emprunter davantage.
Si les banques sont aussi agressives en matière de taux, c'est avant tout à cause de la concurrence effrénée qui existe entre les différents établissements. Pour capter de nouveaux clients, le prêt immobilier est un produit incontournable. Très souvent, l'octroi des meilleures conditions d'emprunt est d'ailleurs conditionné à la domiciliation des revenus du ménage. Julie Bachet, directrice générale de Vousfinancer, témoigne d'une autre variable importante : "la plupart des banques ont des objectifs de production de crédits équivalents à 2021 qui est une année record. (...) Elles devraient en 2022 maintenir une stratégie de taux offensive dans un contexte de concurrence interbancaire toujours aussi forte".
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