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Les ventes et locations de skis de randonnée explosent depuis l'annonce de la fermeture des remontées
information fournie par Le Figaro 15/12/2020 à 19:05

(Crédits photo : Adobe Stock -  )

(Crédits photo : Adobe Stock - )

Le matériel de randonnée s'arrache en location pour cet hiver dans toutes les stations. Les fabricants en vendent jusqu'à dix fois plus qu'à l'accoutumée.

Des heures de montée pour une demi-heure de descente. En ski de randonnée, la glisse se mérite, souvent à la sueur de son front. Longtemps cantonnée au statut d'activité de niche, et bien moins populaire que son cousin alpin, la randonnée en montagne prend cet hiver une revanche inattendue, bien aidée par les fermetures des remontées mécaniques au moins jusqu'au 7 janvier. Ainsi en station, certains loueurs ont déjà tout leur matériel de randonnée de réservé pour les deux semaines de vacances de Noël. Et les fabricants ont multiplié leurs ventes par rapport à l'année dernière.

« Le week-end du 12-13 décembre, nous avions loué tout notre parc de location en skis de randonnée, se gargarise par exemple Aurélia Isoux, la gérante du magasin Mabboux sports, à Combloux (Haute-Savoie). Cela reste marginal car nous n'avons que 15 paires en stock, mais nous voyons plus de nouveaux randonneurs que d'habitude, et prévoyons de tout louer sans problème durant les deux semaines de vacances de Noël

Ruptures de stock

Comme beaucoup d'autres loueurs, Mabboux sports n'a toutefois pas acheté plus de paires de skis de randonnée qu'à l'accoutumée, car le matériel est particulièrement onéreux. Il comprend en effet les skis, mais aussi les peaux de phoque qui permettent d'accrocher la neige en montant, les Arva pour détecter un skieur sous un amas de neige, les sondes, les pelles, les couteaux... L'équipement revient à environ 800 à 1200 euros pour les magasins, qui le louent ensuite entre 35 et 65 euros la journée.

Malgré tout, certains miseront beaucoup sur cette activité cet hiver. Comme à Chamonix (Haute-Savoie), où le loueur Sanglard sports s'est fait une spécialité du ski de randonnée, avec 70 paires au compteur. Et depuis quelques semaines, le téléphone n'arrête pas de sonner. « On a beaucoup d'appels ou de réservations en ligne, avec notamment des adolescents qui veulent s'y mettre, explique le responsable Jonty Keightley. Cela fait des années qu'on fait de la randonnée, mais on n'a jamais eu autant de réservations. » Lui aussi n'aura aucun mal à louer ses 70 paires durant les deux semaines de vacances de Noël.

De l'autre côté de la chaîne, ce sont évidemment les fabricants de skis de randonnée qui se frottent les mains. Zag skis, une marque française installée à Chamonix, a par exemple doublé ses ventes par rapport à l'année dernière. « On ressent un très fort l'impact sur la demande de skis de randonnée depuis les premières annonces du gouvernement concernant la fermeture des remontées mécaniques , explique Antoine Malatray, le directeur marketing de la marque. On a beaucoup de monde qui s'équipe, et notamment un nouveau public de skieurs alpin qui veut se mettre à la rando. » Sur sa marque de skis Ubac 89, la firme est déjà en rupture de stock et a relancé sa production auprès de ses usines. « Heureusement que la rando fonctionne, parce que côté ski alpin, on ne vend plus rien, souffle Antoine Malatray. On espère qu'on va pouvoir limier la casse grâce à cela. » Chez Zag skis, la randonnée compte pour 50% des ventes, et devrait selon toute logique sauver la saison.

Pétard mouillé?

Même constat chez Manu Romero, vendeur pour les marques de ski Elan et de chaussures Roxa. Dans sa voiture en pleine tournée commerciale chez les loueurs de Haute-Savoie, il explique avoir multiplié par dix ses chiffres sur le créneau «randonnée» par rapport à l'an dernier, atteignant 500 paires de skis vendues cet hiver chez les professionnels de la location. De très bons chiffres, mais qui n'effaceront pas les pertes dues à la mise à l'arrêt du ski alpin. « La petite euphorie randonnée est assez loin de combler les pertes pour ce Noël 2020, mais c'est un peu de gaieté dans cette période morose pour notre secteur ! » poursuit Emmanuel Romero.

Toutefois, un élément reste à éclaircir : les nouveaux adeptes de la randonnée vont-ils persévérer, une fois les remontées mécaniques rouvertes ? « Les débutants vont louer un jour, et quand ils vont voir que c'est assez cher et pas donné à tout le monde, vont-ils poursuivre ? » s'interroge Emmanuel Romero. Thierry Renan, le gérant du magasin Carroz Sport aux Carroz d'Arâches (Haute-Savoie), reconnaît que certains vont peut-être « s'improviser randonneurs cet hiver », mais il craint surtout un pétard mouillé. « Quand ils auront fait une heure et demie de montée pour 5 minutes de descente, ça va vite les agacer », jure-t-il. À ceux-là, il faudra alors attendre le 7 janvier pour profiter d'un bon vieux tire-fesses.

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