Malgré la crise politique, les taux de crédit n'ont pas grimpé. En sera-t-il de même d'ici quatre mois? Les experts donnent au
Cet été, et notamment durant la parenthèse enchantée des Jeux olympiques , le marché immobilier a fait une nouvelle pause . À cause de la dissolution , prononcée par Emmanuel Macron le 9 juin, le téléphone a moins sonné ces deux derniers mois. Dans ce contexte politique instable et flou, une bonne nouvelle a pu rassurer les ménages: les taux de crédit n'ont pas grimpé, malgré la perspective de voir le RN ou le NFP de gagner les élections législatives.
Les taux sont restés inchangés en août pour 9 des 13 régions, selon le courtier Empruntis. Et ont même légèrement baissé de 0,05 point en Auvergne-Rhône-Alpes, Bretagne, Corse et Pays de la Loire. Aujourd'hui, il est toujours possible d'emprunter à 3,7% sur 20 ans et 3,9% sur 25 ans en moyenne, selon le courtier Vousfinancer. Des taux qui peuvent descendre à 3,3% sur 20 ans et 3,4% sur 25 ans pour les meilleurs dossiers. « On a évité le scénario catastrophe car les marchés avaient très peur après la dissolution », explique Alexis Godard, président d'Exell Credit.
Des banques toujours prêteuses mais exigeantes
Qu'en est-il pour les prochains mois? Les taux vont-ils continuer à baisser et atteindre fin décembre les 3,5% (en moyenne) voire les 3% qu'avaient pronostiqués les courtiers? « On sera plus près des 3,5% que des 3% a priori », anticipe Sandrine Allonier, porte-parole de Vousfinancer. Un rendez-vous est particulièrement attendu: la prochaine réunion de la Banque centrale européenne qui aura lieu le 12 septembre. Une nouvelle baisse de 25 points de base (0,25%) est attendue, après celle du même acabit annoncée le 6 juin .
« Ce serait un signal positif pour les banques qui pourraient la répercuter sur les taux de crédit, aux bénéfices des futurs emprunteurs », analyse Sandrine Allonier qui s'attend ainsi à voir la production de crédit poursuivre sa remontée, après avoir approché en mars un plus bas vieux de 10 ans (6,9 milliards d'euros - hors renégociations - selon la Banque de France ). « La lente baisse des taux devrait se poursuivre qui permettra de faire baisser les taux sous les 3,5% d'ici la fin de l'année », confirme Alexis Godard qui a constaté que « la demande peine à revenir à cause de la hausse des taux qui a réduit la capacité d'emprunt et les prix encore trop élevés. »
En cette rentrée, où le flou persiste car le nouveau premier ministre et son gouvernement n'ont toujours pas été nommés, les banques sont, malgré tout, « toujours prêteuses » . Mais elles restent très exigeantes. « Un client a mis en location sa résidence principale, située dans le 15e à Paris et dont le DPE est F et voulait prendre un crédit pour acheter un nouvel appartement , raconte Alexis Godard. Sa banque a refusé de prendre en compte ses loyers locatifs. » Pour y remédier, le propriétaire va réaliser les travaux nécessaires (isolation par l'intérieur) qui lui permettront de gagner deux lettres (de F à D) sur son Diagnostic de performance énergétique.
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