C’est l’un des six sites retenus par la mairie de Paris dans le cadre d’un appel à projets destiné à transformer des bureaux en logements.
Le visage des emblématiques magasins Tati-Barbès (18e arrondissement de Paris), amenés à disparaître après un plan social, va changer. La mairie a retenu, dans le cadre de son appel à projets «Réinventer Paris», ce symbole du Paris populaire parmi six sites à vendre qui seront transformés, intégralement ou pas, en logements.
En ce qui concerne les magasins Tati, la Ville a fixé deux objectifs: privilégier une réhabilitation « en lien avec l’histoire populaire de ce quartier » et transformer l’édifice de 6500 m² en partie en logements et notamment sociaux. Autrement dit, les acquéreurs intéressés devront présenter un projet intégrant d’autres usages.
Mi-janvier, le premier adjoint d’Anne Hidalgo avait publié un tweet depuis le toit-terrasse du bâtiment occupé depuis la fin des années 40 par Tati (voir ci-dessous). Avec ce message: « Bientôt un très beau projet pour ce lieu historique ». Mais nous n’en saurons pas plus sur l’avenir du rooftop - sera-t-il commercialisé ou pas? - ou sur la présence ou pas de boutiques, de restaurants ou encore de commerces en pied d’immeuble.
Deux garages de marques mythiques font également partie de la liste. On y trouve celui de PSA-Citroën, avenue de la République (11e) et celui de Renault, quai de Grenelle (15e). Vacant depuis plusieurs mois, le premier, d’une surface de 6500 m², sera remplacé par 60% de logements sociaux et 20% de logements libres. Le reste sera à négocier avec le ou les acheteur(s). Idem pour le second bâtiment de 10.500 m² sur 9 étages, édifié en 1954: l’édifice qui accueille des espaces de vente et de réparation automobile comportera 2/3 de logements.
Mais certains sites conserveront également des «bureaux». C’est le cas du siège de l’AP-HP qui sera transféré, début 2022, de l’avenue Victoria (4e) à l’hôpital Saint-Antoine (12e). À sa place au moins 50% de bureaux et 30% de logements sociaux, comme l’exige le plan local d’urbanisme. Le reste sera à discuter avec les candidats à partir de l’été prochain.
Au total, ce sont plus de 50.000 m² de bureaux qui seront transformés en logements à Paris qui manque de biens immobiliers. « Nous espérons récupérer, d’ici 2026 (fin du mandat d’Anne Hidalgo), entre 700.000 et 800.000 m² », affirme Emmanuel Grégoire, premier adjoint d’Anne Hidalgo. C’est deux fois plus que ce que la Ville a récupéré lors du premier mandat d’Anne Hidalgo (350.000 m²).
85.000 m² déjà actés en Ile-de-France
La mairie s’attend à ce que la part de bureaux vacants à Paris - autour de 1,5% selon elle, Knight Frank l’estime à un peu plus de 4% - s’envole avec la montée en puissance du télétravail. Et constitue ainsi un potentiel important de logements. Reste à convaincre des propriétaires souvent réticents à transformer leurs bureaux du fait notamment que la surface de leur immeuble - et donc sa valeur - se réduit dans l’opération. « La crise du Covid a accéléré la baisse de la demande, toutes choses égales par ailleurs, et accru la vacance , explique Emmanuel Grégoire. Les propriétaires, qui n’avaient pas envie ou besoin avant la crise, de transformer leurs bureaux, s’interrogent ». Et songent à se tourner vers le logement.
Une perspective confirmée récemment par la ministre chargée du Logement Emmanuelle Wargon qui s’en réjouit. « Ces acteurs permettent de conforter les promoteurs en contribuant à ce que l’offre sorte de terre. Et ils ont une gestion plus durable dans le temps des copropriétés », expliquait-elle au Figaro en décembre dernier. Il y a environ trois ans, son prédécesseur s’était engagé à transformer, d’ici la fin du quinquennat, 500.000 m² de bureaux en logements en Ile-de-France qui en compte plus de 3 millions de m² (6,5% du parc). À un an et demi de la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron, seulement 85.000 m² - soit 17% de la surface totale - sont en cours de transformation, selon un bilan publié par le ministère chargé du logement. Pour le reste, 417.000 m² - dont un peu plus d’un quart dans l’agglomération parisienne (110.000 m²) - ont, à ce jour, fait l’objet d’une demande de permis de construire mais n’ont toujours pas obtenu le fameux sésame délivré par les maires.
Le compte y sera - et même un peu plus - si la totalité de ces 417.000 m² est transformée en logements d’ici 15 mois. Mais la crise sanitaire risque d’inciter les élus locaux à freiner des quatre fers avant de donner leur feu vert et ainsi de rendre l’objectif de 500.000 m² difficilement atteignable.
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